New York (awp/afp) - La banque américaine JPMorgan va accélérer ses investissements aux Etats-Unis et choyer ses salariés en raison des effets positifs de la nouvelle réforme fiscale, qui a gonflé les bénéfices trimestriels de sa rivale Wells Fargo.

"Une des conséquences de la réforme fiscale est que nous allons accroître et accélérer nos investissements", a déclaré vendredi Jamie Dimon, le PDG de JPMorgan lors de la publication des résultats trimestriels et annuels de l'établissement.

Il n'a pas donné de calendrier mais promis que des annonces seront faites "dans les prochaines semaines".

"La mise en place de la réforme est un élément très positif pour le pays et permettra aux entreprises américaines d'être compétitives mondialement, ce qui va en fin de compte bénéficier à tous les Américains", a-t-il poursuivi, disant anticiper une hausse des salaires, des créations d'emplois et un bond de la croissance.

Revalorisation des salaires, primes exceptionnelles: l'établissement devrait également donner un coup de pouce financier à ses salariés.

- Rien sur les actionnaires ? -

"Tout est sur la table", a assuré Marianne Lake, la directrice financière lors d'une conférence téléphonique.

Ces promesses de la première banque américaine en termes d'actifs interviennent moins de 24h après que l'enseigne Wal-Mart, le premier employeur privé aux Etats-Unis, a annoncé augmenter le salaire minimum de plus d'un million d'employés à 11 dollars de l'heure et verser une prime exceptionnelle pouvant atteindre 1.000 dollars. Le salaire horaire minimum est actuellement de 15 dollars chez JPMorgan, contre 7,25 dollars au salaire minimum fédéral.

D'autres grands groupes comme American Airlines, AT&T ont déjà accordé des primes, voire des augmentations de salaire, ces dernières semaines.

La réforme fiscale adoptée par l'administration Trump fin décembre abaisse notamment l'impôt sur les bénéfices des sociétés de 35 à 21% et prévoit également que les entreprises puissent rapatrier leurs bénéfices actuellement détenus par leurs filiales à l'étranger à un taux de 8% pour les actifs illiquides et de 15,5% pour le numéraire. Ces taux sont appliqués que les bénéfices soient rapatriés ou non.

Si cette dernière taxe affecte à court terme les résultats des entreprises --charge de 2,4 milliards de dollars dans les comptes du quatrième trimestre de JPMorgan Chase-- à long terme, elle devrait toutefois leur être bénéfique, ce qui fait qu'un grand nombre d'entre elles préfère avaler la pilule amère maintenant et en récolter plus tard les fruits.

"L'effet net est positif" d'autant que "l'économie américaine se porte bien", souligne Marianne Lake, qui explique que la réforme fiscale devrait "soutenir la demande de prêts", dopant ainsi les activités traditionnelles de la banque de détail.

Hausse des crédits du fait d'une amélioration de la consommation des ménages, augmentation des marges bénéficiaires: la réforme des impôts va beaucoup bénéficier aux banques, selon les experts, qui ont d'ailleurs salué vendredi une croissance nette du volume total des prêts accordés lors des trois derniers mois par JPMorgan et Wells Fargo.

Cette dernière a en outre engrangé des crédits d'impôts qui lui ont permis d'enregistrer un gain exceptionnel de 3,35 milliards de dollars.

Le bénéfice net de l'établissement, qui octroie un sur cinq des crédits immobiliers accordés aux Etats-Unis, a en conséquence atteint 6,15 milliards de dollars, ce qui lui a permis de contrebalancer les charges juridiques liées à différents scandales dont un portant sur l'ouverture de 3,5 millions de comptes fictifs. Sur l'année, il est de 22,18 milliards.

JPMorgan a pour sa part dégagé un bénéfice net annuel de 24,44 milliards de dollars, dont 4,23 milliards au quatrième trimestre.

Wells Fargo et JPMorgan se sont toutefois gardées vendredi d'annoncer les gestes qu'elles comptent faire pour leurs actionnaires et leurs dirigeants alors que les marchés financiers anticipent déjà de gros dividendes et des programmes de rachats d'actions se chiffrant en milliards de dollars.

L'action JPMorgan évoluait ainsi à plus de 112 dollars vendredi à Wall Street, à ses plus hauts mais Wells Fargo était en retrait avec un recul de 0,74% à 62,54 dollars.

afp/rp