Le titre chute encore aujourd'hui de plus de 5% (après une perte hier de plus de 9%). La société de portefeuille souffre dans le sillage de la publication de ses comptes annuels, du recul de son actif net réévalué (ANR) depuis le précédent point. Et des difficultés de sa participation nigériane IHS.

Rappelons que le titre du holding avait déjà été bousculé, l'année passée, par l'annonce inopinée du départ du président du directoire Frédéric Lemoine, remplacé depuis le 1er janvier par André François-Poncet.

Un jeu de chaises musicales qui se poursuit puisqu'on a appris parallèlement que François de Wendel allait 'remettre' la présidence du conseil de surveillance à l'issue de l'AG du 17 mai, et que le nouveau tenant du titre sera Nicolas ver Hulst qui, entre 1985 et 1995, fut l'un des principaux collaborateurs à la CGIP, à l'époque d'Ernest-Antoine Seillière.

Mais c'est plutôt du côté de l'actif net réévalué (ANR) qu'il faut regarder pour expliquer le décrochage du titre. Le 7 mars 2018, il se situait à 167,3 E par action, chiffre en hausse de 3,3% sur 12 mois représentant à cette date une décote de 16,1%.

Soit, mais lors de la précédente 'mesure' de l'agrégat, le 17 novembre dernier, l'ANR se situait à 181,3 euros par titre, soit à cette date + 30% sur 12 mois et une décote de 21,8%. L'ANR a donc baissé de 7,7% dans l'intervalle quand l'indice CAC 40 ne perdait que 2,5%.

Que s'est-il passé ? Au-delà d'un changement comptable, la valeur des lignes cotées, Saint-Gobain et Bureau Veritas, a reculé. Mais le groupe a réduit son exposition à Saint-Gobain à 2,6% du capital seulement. C'est plutôt la partie 'non cotée' du portefeuille, axe stratégique de développement du groupe ces dernières années, qui pèche.

Société générale pointe des déceptions pour d'importantes participations comme Cromology (peintures ; CA 2017 : + 0,6%) et Mecatherm (équipements de boulangerie industrielle ; CA 2017 en baisse de 29%), dont les résultats nets des activités ont reculé l'an dernier de plus de 50%.

Aurel BGC évoque pour sa part 'la baisse de la devise nigériane, qui pourrait dégrader la valeur de la participation de 21,3% au capital de l'opérateur d'infrastructures télécoms IHS. Ce dernier devait être introduit en Bourse cette année, mais le doute est maintenant permis.' Un son de cloche corroboré par Oddo BHF, qui évalue cette participation à 1,1 milliard d'euros pour Wendel.

En effet, le fonctionnement du marché des changes au Nigeria a été modifié l'an dernier, occasionnant des effets comptables.

Autre élément : Wendel signale aussi le blocage, fin 2017, de comptes de filiales d'IHS concentrant plus de 100 millions de dollars de trésorerie sur un total de 753 millions, alors qu'IHS porte 1,3 milliard de dollars de dette. En cause : une instruction de l'Economic and Financial Crimes Commission (EFCC) nigérian. Signalant qu'aucune enquête n'a été ouverte à ce stade, Wendel ajoute qu'IHS engagé la procédure de déblocage des comptes, qu'il s'attend à les voir satisfaite, mais ne peut prédire ce qu'il adviendra maintenant, ni à quelle échéance. A suivre.

EG

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