Wendel (>> WENDEL) envisage de poursuivre ses investissements au-delà de l'objectif de 2 milliards d'euros que la société d'investissement s'est fixé pour la période 2012-2017, a déclaré Frédéric Lemoine, le président du directoire, jeudi lors de la présentation des résultats annuels du groupe familial.

"Nous avons réalisé les trois quarts de notre objectif d'investissement à l'horizon 2017", a relevé le dirigeant. "La suite, c'est certainement la finalisation de ce programme d'investissement et pourquoi pas son dépassement. Nos équipes voient passer des affaires de plus en plus nombreuses et intéressantes", a-t-il ajouté.

Wendel entend notamment poursuivre ses investissements dans les zones prioritaires qu'il a déterminées: l'Afrique, l'Europe et les Etats-Unis. Le groupe souhaite réaliser de nouvelles opérations dans le non-coté, notamment pour réduire la part des participations cotées dans son portefeuille, a souligné Frédéric Lemoine.

Depuis le début de l'exercice 2013 et la présentation de son plan 2012-2017, Wendel a réalisé ou annoncé pour 1,5 milliard d'euros d'acquisitions. Jeudi matin, le groupe a notamment indiqué avoir obtenu l'ensemble des autorisations nécessaires au rachat de l'autrichien Constantia Flexibles et avoir par conséquent engagé la finalisation de l'opération.

Soutien à Saint-Gobain face à Sika

Frédéric Lemoine a par ailleurs manifesté son soutien à la tentative de prise de contrôle de Sika (SIK.VX) par Saint-Gobain (>> SAINT GOBAIN), une opération à laquelle s'opposent la direction et une partie des actionnaires du groupe suisse. Wendel est le premier actionnaire de Saint-Gobain, avec 12% du capital.

"Je suis scandalisé par l'attitude du management de Sika qui tente par tous les moyens juridiques de priver son actionnaire de référence de ses droits de vote, à 5% contre 52% aujourd'hui. La situation interpelle la place suisse et l'ensemble de ceux qui travaillent à la bonne gouvernance des sociétés", a déclaré Frédéric Lemoine.

Saint-Gobain cherche à racheter les parts de la famille fondatrice de Sika, qui détient 16,1% du capital et 52,4% des droits de vote du spécialiste de la chimie de construction. Cette opération est légale en Suisse alors qu'en France, Saint-Gobain aurait été contraint de lancer une offre publique d'achat sur l'ensemble du groupe.

Les options sont ouvertes sur Stahl

Wendel a parallèlement laissé ouvertes les options pour Stahl, une entreprise détenue à hauteur de 72%, après la publication d'articles de presse affirmant que le spécialiste du traitement et de la finition du cuir pourrait être vendu.

"Compte tenu du succès de l'intégration de Clariant Leather Services [une division rachetée en 2014 au groupe chimique suisse Clariant], de la dynamique de l'activité de Stahl et du faible endettement, toutes les options sont examinées par Wendel pour cristalliser tout ou partie de la valeur créée", a indiqué Wendel dans le communiqué détailant ses résultats de l'exercice 2014.

"De nombreuses options stratégiques sont rendues possibles (...); on a toute une palette de possibilités", a souligné Frédéric Lemoine. "Il y a beaucoup d'intérêt pour la société, mais nous n'avons pas arrêté un projet de cession totale" à l'heure actuelle, a ajouté le manager.

Les moyens de ses ambitions

Wendel a les moyens de ses ambitions en matière d'investissements, avec une trésorerie de presque 2,4 milliards d'euros à la mi-mars, après notamment la récente cession de 10% du capital de Bureau Veritas pour environ 1 milliard d'euros.

"Il nous faut quelques centaines de millions d'euros pour gérer le groupe, ce qui nous laisse autour de 500 millions d'euros" pour d'éventuels investissements, a indiqué Frédéric Lemoine. "L'expérience nous a appris que les plus belles opportunités se présentaient souvent de manière impromptue. Je suis beaucoup plus confortable avec une grosse cagnotte qui me permet de passer rapidement à l'action", a-t-il ajouté.

Un ANR de 147,4 euros par action à la mi-mars

L'action Wendel perdait 2,4% à 109,50 euros jeudi vers 10h20, dans un marché en baisse. Le CAC 40 affichait à la même heure un recul de 1,7%.

Wendel a annoncé jeudi un actif net réévalué de 147,4 euros par action au 16 mars, en hausse de 2,4% sur un an et de 14,4% par rapport au mois de décembre, malgré une baisse de ses résultats en 2014 liée à de nombreux éléments exceptionnels.

Le groupe a fait part de son intention de verser à ses actionnaires un dividende de 2 euros par action au titre de l'exercice 2014, en hausse de 8,1% par rapport à celui versé un an plus tôt.

-Ambroise Ecorcheville, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 71; ambroise.ecorcheville@wsj.com

Valeurs citées dans l'article : WENDEL, SAINT GOBAIN