Cet accord, annoncé dimanche par des sources à Reuters, est la plus importante cession d'actif conclue par le PDG de GE, John Flannery, depuis qu'il a entamé une restructuration profonde du groupe l'année dernière.

GE recevra un versement initial de 2,9 milliards de dollars en numéraire et ses actionnaires détiendront 40,1% de la nouvelle entité, contre 50,1% pour ceux de Wabtec, précisent les deux groupes dans un communiqué.

GE conservera une participation de 9,9%, qu'il s'engage à céder dans les trois années suivant la finalisation de l'accord, laquelle est prévue au début 2019.

La nouvelle société réalisera un chiffre d'affaires d'environ huit milliards de dollars, avec 27.000 employés dans une cinquantaine de pays, ajoutent les deux groupes.

GE Transportation avait réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 3,9 milliards de dollars.

La fusion devrait générer plus de six milliards de dollars de cash flow disponible cumulé sur la période 2019-2022 et aura un effet positif de 15% sur le bénéfice par action dès la première année, selon Wabtec.

La transaction entraînera un gain fiscal de 1,1 milliard de dollars pour la nouvelle entité grâce au montage choisi pour l'opération, qui verra GE scinder GE Transportation et la fusionner simultanément avec Wabtec.

Sur la base du cours de l'action Wabtec le 19 avril, avant les premières informations publiées sur un potentiel accord, la valeur de la transaction représente approximativement 11,1 milliards de dollars. Après l'ajustement fiscal, le montant sera de 10 milliards de dollars.

L'annonce a été bien reçue à Wall Street où l'action GE grimpe de 2,44% à 15,35 dollars vers 17h10 GMT, Wabtec s'adjugeant pour sa part 4,34% à 99,32 dollars après un plus haut de deux ans et demi à 100,28.

PLUS DE $10 MDS DE CESSIONS D'ACTIFS

Au début de l'année, John Flannery avait déclaré aux actionnaires de GE qu'il étudierait activement d'éventuelles scissions et d'autres manières d'accroître la valeur des branches électricité/énergie, aviation et santé sur lesquelles le groupe opère un recentrage.

Le groupe créé il y a 126 ans a vu son cours de Bourse baisser de près de moitié l'an dernier et s'efforce depuis de redresser la barre avec le concours du fonds activiste Trian Fund Management, qui siège à son conseil d'administration.

GE Transportation n'a généré que 3% du chiffre d'affaires du conglomérat l'an dernier, et 6% de son bénéfice d'exploitation industriel, mais sa vente permet au groupe de dépasser la barre des 10 milliards de dollars de cessions d'actifs, soit la moitié de son objectif de moyen terme.

La filiale, qui fabrique notamment des locomotives pour le fret, a vu son carnet de commandes décroître l'an dernier mais il a augmenté sur les deux derniers trimestres et le groupe prévoit une croissance à deux chiffres de son résultat d'exploitation cette année.

Son rachat vient renforcer les activités dans le fret de Wabtec, anciennement Westinghouse Air Brake Technologies, dont les origines remontent à l'invention des freins à air par George Westinghouse en 1869.

Wabtec, dont la capitalisation boursière s'élève à 9,2 milliards d'euros, a bouclé l'an dernier le rachat du français Faiveley qui avait été annoncé en 2015 pour un peu moins de deux milliards d'euros, une opération qui lui a permis de se développer dans le transport de passagers en plus des équipements pour le fret.

Raymond Betler, directeur général de Wabtec qui conservera ce poste au sein de la nouvelle entité, a déclaré à Reuters que les deux groupes avaient eu des contacts intermittents depuis des années.

"Nous avons toujours été intéressés. Nous nous connaissons depuis des décennies et, pour tout un tas de raisons, les planètes se sont alignées cette fois et cela a représenté pour nous une opportunité qu'il fallait saisir", a-t-il dit.

Albert Neupaver, président de Wabtec, sera président exécutif du nouvel ensemble tandis que l'actuel directeur général de GE Transportation, Rafael Santana, assurera la présidence et la direction générale de sa division Fret.

(Harry Brumpton à New York et Rachit Vats à Bangalore, Catherine Mallebay-Vacqueur et Véronique Tison pour le service français)