Introduit en Bourse par Atos en 2014 avec l'ambition de consolider le secteur européen du paiement, le groupe précise dans un communiqué tabler désormais sur un flux de trésorerie disponible de 230-245 millions d’euros en 2019 contre 210-230 millions auparavant.

Dans ses nouvelles prévisions présentées lors d'une journée investisseurs, Worldline dit aussi viser une marge brute opérationnelle supérieure à 22,5% en 2019, soit quatre points de plus qu'en 2016, au lieu d'une hausse de 3,5-4,0 points ambitionnée auparavant.

Le groupe attend également une croissance organique de son chiffre d’affaires de 3,5% à 4% en 2017, de 5% à 7% en 2018 et de 6% à 8% en 2019 (et non plus un taux annuel moyen de 5%-7%), comptant notamment sur les effets positifs de la directive européenne DSP2 qui vise à encadrer d'ici 2018 le paiement mobile, comme les virements instantanés.

Le groupe intègre dans ses nouveaux objectifs ses trois dernières acquisitions : celle de First Data Baltics finalisée le 27 septembre, celle de Digital River World Payments annoncée en juillet et celle dévoilée ce mardi du spécialiste indien du paiement MRL Posnet pour un montant maximum de 89 millions d'euros.

L'action s'adjuge 2,56% à 37,73 euros à 12h50, affichant la deuxième plus forte hausse du SBF 120 (+0,2%). Le titre prend 41% depuis le début de l'année contre 12% pour l'indice.

UN POTENTIEL DE VALORISATION DÉJÀ INTÉGRÉ

Pour Barclays, c'est la succession d'acquisitions qui permet à Worldline d'ajuster à la hausse sa prévision de croissance du chiffre d'affaires en 2019, avec en outre un effet positif sur la marge et le flux de trésorerie disponible.

"Mais le consensus a déjà largement pris en compte un tel scénario et la valorisation a grimpé beaucoup plus vite que le secteur", note cependant la banque, soulignant aussi que l'exposition du groupe à l'Inde complète bien ses activités.

"Nous sommes favorables à la stratégie de Worldline mais ne voyons pas de potentiel de hausse de valorisation à ces niveaux", ajoute Barclays, qui est à "pondération en ligne" sur le titre avec un objectif de cours de 27,50 euros.

Gilbert Dupont souligne de son côté que le modeste relèvement des objectifs 2019 accompagne un plan identique à celui présenté en novembre 2016.

"Nous pensons que le principal levier de croissance reste le pôle services aux commerçants dans un contexte de hausse des volumes, montée en puissance des paiements digitaux en Inde, évolution du 'mix' géographique, solutions omni-commerce" qui abolissent les frontières en canaux de distribution, note la banque.

Worldline compte également profiter de nouvelle opportunités d’externalisation de traitement de transactions financières et des paiements transfrontaliers par cartes bancaires, fait valoir son directeur général Gilles Grapinet.

"Grâce à un bilan très sain et une capacité d’endettement intacte de plusieurs milliards, le groupe réaffirme son engagement à participer activement, au travers d’acquisitions créatrices de valeur, à la consolidation accélérée de l’industrie européenne du paiement", ajoute-t-il.

Atos détient 70% du capital de Worldline et 82% de ses droits de vote, l'essentiel du solde constituant le flottant.

(Avec Blandine Henault, édité par Dominique Rodriguez)

par Cyril Altmeyer

Valeurs citées dans l'article : AtoS SE, Worldline