Christine Lejoux,

Agefi-Dow Jones

PARIS (Agefi-Dow Jones)--La Bourse de New York, qui a vu ses trois principaux indices inscrire de nouveaux records historiques mardi en séance, est chère dans son ensemble, mais recèle encore quelques poches bon marché. C'est le cas de l'énergie. "Aux Etats-Unis, l'énergie est l'un des rares secteurs qui présente encore une valorisation attrayante", relève Philippe Uzan, directeur des gestions chez Edmond de Rothschild Asset Management.

Le sous-indice S&P 500 de l'énergie affiche un "price to book"(capitalisation boursière sur fonds propres) de 2,1 pour les douze prochains mois, alors que le S&P 500 se traite sur la base d'un multiple de 3,2, selon les données de FactSet.

Cet écart de valorisation trouve son origine dans la sous-performance des valeurs de l'énergie. Au cours des douze derniers mois, le sous-indice S&P 500 du secteur a progressé de seulement 4,3%, alors que le S&P 500 a bondi de 23%.

Une déconnexion entre les valeurs de l'énergie et le cours du pétrole

"En 2017, nous avons observé une déconnexion entre l'évolution des valeurs pétrolières et la hausse du prix du baril", a souligné Philippe Uzan. Au cours du seul quatrième trimestre, le prix du WTI (West Texas Intermediate) a grimpé de près de 20%, à la faveur, notamment, de l'accord conclu fin novembre entre les pays membres de l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) et leurs partenaires pour prolonger jusqu'à fin 2018 la production d'or noir. Malgré quelques prises de bénéfices, comme mardi, le cours du baril poursuit son ascension en ce début d'année, au point d'avoir clôturé le 11 janvier à son plus haut niveau depuis trois ans, à New York et à Londres.

"La remontée du prix du pétrole a renforcé la situation financière du secteur de l'énergie (…), en aidant les groupes pétroliers à rembourser une partie de leur énorme dette. Ils disposent à présent d'une capacité d'autofinancement opérationnelle suffisante pour financer leurs dépenses", expliquent les analystes de Zacks Investment Research.

Ceux-ci estiment que, de tous les secteurs d'activité aux Etats-Unis, l'énergie est celui qui affichera la plus forte hausse de ses bénéfices au titre du quatrième trimestre. Les chiffres de FactSet leur donnent raison : les sociétés composant le sous-indice S&P 500 devraient publier une envolée de 135,1% de leurs profits pour les trois derniers mois de l'année 2017, soit la plus forte progression des 11 secteurs répertoriés au sein du S&P 500. Une performance qui doit tout de même beaucoup à un effet de base favorable, les résultats du quatrième trimestre 2016 ayant été laminés par la faiblesse des cours du pétrole.

-Christine Lejoux, Agefi-Dow Jones ; 33 (0)1 41 27 48 14 ; clejoux@agefi.fr ed : ECH