New York (awp/afp) - Les prix du pétrole new-yorkais et londonien ont terminé en baisse vendredi, l'Agence internationale de l'Energie (AIE) ayant à son tour attiré l'attention sur la hausse de la production d'or noir aux Etats-Unis.

Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en février, référence américaine du brut, a cédé 58 cents pour clôturer à 63,37 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Sur la semaine il a perdu 1,44%, sa première baisse hebdomadaire après cinq semaines de hausse.

Sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a terminé à 68,61 dollars, en baisse de 70 cents par rapport à la clôture de jeudi.

Il s'affiche en repli de 1,80% sur la semaine.

"Alors que le baril de pétrole vient tout juste (lundi) de grimper à son plus haut niveau en trois ans, on s'inquiète de voir la progression de la production américaine faire dérailler cette remontée des prix", a souligné Gene McGillian de Tradition Energy. "Quand le rapport de l'AIE est sorti, cela a servi d'excuse à une nouvelle tournée de prises de bénéfices."

Dans son rapport mensuel sur le pétrole publié vendredi, l'AIE prévoit en effet que la production américaine de brut augmentera de 1,35 million de barils par jour (mb/j) cette année, pour atteindre "un pic historique au-dessus de 10 mb/j, dépassant l'Arabie saoudite et rivalisant avec la Russie", si ces deux derniers continuent de limiter leur propre production.

Indicateur servant de signal sur la production future, le nombre de puits actifs aux Etats-Unis s'est légèrement replié au cours de la semaine se terminant le 19 janvier, reculant de cinq unités à 747 puits, selon un décompte réalisé par l'entreprise Baker Hugues. Mais dix puits avaient été ajoutés la semaine précédente.

"La question maintenant est plus de savoir si la demande va progresser suffisamment pour absorber l'offre supplémentaire", a estimé Gene McGillian de Tradition Energy.

Or, l'AIE n'est pas extrêmement optimiste de ce côté là, estimant que la demande allait augmenter en 2018 à un rythme moins rapide qu'en 2017.

"L'AIE a été accusée d'être trop conservatrice sur ses prévisions, mais à un niveau de prix si élevé, nous estimons qu'il faut être prudent", a jugé Olivier Jakob, de Petromatrix.

Par ailleurs, "quand on prend un peu de recul, on s'aperçoit que les stocks de brut, aussi bien au niveau mondial qu'aux Etats-Unis, n'ont pas baissé tant que cela et qu'on n'est pas encore au niveau d'un équilibre entre l'offre et la demande" malgré les efforts de l'Opep, a souligné M. McGillian.

Le cartel et dix partenaires, dont la Russie, sont en effet engagés depuis fin 2016 dans un accord de limitation de la production qui vise à écluser les réserves mondiales, rééquilibrer le marché, et donc faire remonter les prix.

Des représentants des pays participant à cet accord se rencontreront dimanche à Oman pour une nouvelle réunion de suivi.

afp/rp