Londres (awp/afp) - Les cours du pétrole continuaient d'hésiter sur la marche à suivre vendredi en fin d'échanges européens, après avoir oscillé autour de l'équilibre durant la majeure partie de la séance, freinés d'une part par l'appréciation du dollar mais toujours soutenus d'autre part par des perturbations d'approvisionnement.

Vers 16H10 GMT (18H10 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 48,85 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 4 cents par rapport à la clôture de jeudi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juin, dont c'est le dernier jour de cotation, perdait en revanche 17 cents à 47,99 dollars.

"Le prix du pétrole a fluctué vendredi alors que les investisseurs ont fait face à un ralentissement de l'appréciation du dollar et au rapprochement du seuil des 50 dollars le baril pour le Brent", relevait Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets.

Les cours, qui avaient perdu du terrain mercredi et jeudi dans le sillage du net renforcement du dollar consécutif au compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), avaient ainsi quasiment réussi à annuler leurs pertes vendredi, sur fond de moindre progression du billet vert et d'interruptions de production persistantes.

Le dollar en effet se stabilisait vendredi face à l'euro, sa principale contrepartie, après s'être nettement apprécié la veille, dans le sillage de la publication des minutes du dernier Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) qui a relancé les spéculations sur une éventuelle hausse des taux d'intérêt en juin aux États-Unis.

Toute hausse des taux américains reviendrait à rendre le dollar plus rémunérateur et donc à le revaloriser, or toute appréciation du dollar pénalise les achats de brut, libellés en billets verts et donc rendus plus onéreux pour les investisseurs munis d'autres devises.

"Les minutes haussières du FOMC, qui ont contribué à tirer le dollar à la hausse, n'ont réussi à influencer négativement les prix du pétrole que pour moins de 24 heures", remarquait Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.

Selon ce dernier, cela indique que l'attention du marché est davantage focalisée sur les interruptions de production qui sévissent actuellement au Canada, au Nigeria, mais également au Venezuela et en Libye.

"Les incendies au Canada, les troubles au Nigeria et l'évacuation d'installations de forage, la mauvaise gestion politique et économique du Venezuela, de même que les problèmes continus en Libye ont sans doute contribué à retirer plus de 2,5 millions de barils de production quotidienne du marché mondial au cours des dernières semaines", détaillait M. Hansen.

Aussi l'analyste expliquait-il que les investisseurs avaient désormais affaire à un marché pétrolier où l'écart journalier entre la demande et la production avait, au moins temporairement, disparu.

"Cela a provoqué une attaque renouvelée vers le niveau psychologique des 50 dollars le baril (qui) agit comme un aimant mais également comme la ligne invisible que les investisseurs se montrent prudents à franchir", concluait l'analyste.

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