New York (awp/afp) - Les cours du pétrole coté à New York reculaient lundi à l'ouverture tandis que ceux de l'essence montaient, l'impact de l'ouragan Harvey aux Etats-Unis semblant plus important sur les raffineries que sur la production de brut américain.

Vers 14H40 GMT, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en octobre, la référence américaine, perdait 1,21 dollar et évoluait à 46,60 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Les prix de l'essence évoluaient à 1,7185 dollar le gallon (3,79 litres), en hausse de 3,11% par rapport à la clôture de vendredi. Le gallon d'essence est monté dimanche soir dans les échanges électroniques jusqu'à 1,7799 dollar, à son plus haut niveau depuis juin 2015.

La côte texane est ravagée depuis vendredi par le plus puissant ouragan qui ait touché l'Etat depuis 1961.

Les services météorologiques américains ont rétrogradé Harvey en tempête tropicale samedi mais des pluies torrentielles continuent à se déverser sur la région.

"L'information sur l'ampleur des dommages causés aux infrastructures pétrolières et gazières reste limitée actuellement", ont relevé les analystes de Goldman Sachs.

Toutefois, il semblerait que "les problèmes sont plus importants du côté du raffinage que du côté de la production", ont-ils ajouté.

Selon leurs estimations, les capacités de raffinage étaient affectées dimanche à hauteur d'environ 3 millions de barils par jour, soit 16,5% des capacités totales de raffinage des Etats-Unis.

A ce stade, il s'agit surtout de prévention, "seulement quelques problèmes mineurs d'inondations ayant été rapportés", ont-ils avancé. Toutefois, "la lente progression de la tempête va probablement conduire à des fermetures supplémentaires dans les prochains jours et pourrait générer des dommages plus importants".

La demande de brut devrait en conséquence diminuer.

L'impact sur la production est moindre, avec une capacité d'environ 1 million de barils par jour affectée, soit environ 11% de la production totale des Etats-Unis, selon les analystes de Goldman Sachs.

La production dans le Golfe du Mexique a été relativement épargnée: les puits de forage en mer fermés à cause d'Harvey représentaient dimanche 21,6% de la production du Golfe du Mexique, soit environ 378.633 barils par jour.

"Les inondations en cours pourraient toutefois avoir un impact plus important sur la production à terre, dans le bassin d'Eagle Ford", ajoutent les analystes de Goldman Sachs.

De nombreux ports de la côté du Texas sont fermés, et certains oléoducs ne fonctionnent pas.

Même si les stocks de produits pétroliers aux Etats-Unis sont à un niveau élevé, "il pourrait cependant y avoir à court terme des pénuries d'essence et de fioul", a relevé James Williams de WTRG Economics.

"La plupart des raffineries seront de nouveau en service une semaine ou deux après la fin des pluies mais certaines pourraient retarder le redémarrage et décider d'effectuer les travaux de maintenance habituellement réalisés à l'automne avec quelques semaines d'avance", a noté M. Williams.

Sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, le repli du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre était moindre que celui du WTI (-67 cents à 51,79 dollars).

"La différence de prix entre le Brent et le WTI s'est creusée jusqu'à près de 5 dollars par baril", ont remarqué les analystes de Commerzbank. "Cela constitue le plus gros écart en deux ans".

Les possibles conséquences d'Harvey sur la production de brut, le raffinage et le transport des produits pétroliers "devraient altérer de façon importante les prochains rapports sur les niveaux de pétrole aux Etats-Unis", des statistiques ayant généralement un impact significatif sur les cours du WTI, ont-ils avancé.

Le Brent pourrait aussi profiter d'une hausse de la demande aux Etats-Unis pour les produits raffinés en provenance d'Europe, a relevé Phil Flynn de Price Futures Group.

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