New York (awp/afp) - Les cours pétroliers ont fortement baissé vendredi, suivant la débâcle générale des marchés à la suite du vote britannique en faveur d'une sortie de l'Union européenne (UE), même si ses conséquences n'étaient pas évidentes pour le marché de l'or noir.

Le cours du baril de référence (WTI) pour livraison en août a perdu 2,47 dollars, soit environ 5%, à 47,64 dollars sur le New York Mercantile Exchange, qui a annoncé son niveau de clôture avec une demi-heure de retard sur l'horaire habituel.

A Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a reculé de 2,50 dollars, là aussi un déclin de quelque 5%, à 48,41 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).

"C'est largement lié à tout ce qui s'est passé depuis hier en Europe, c'est-à-dire le vote britannique pour quitter l'UE", a résumé Bart Melek, de TD Securities. "Cela a attisé les craintes concernant la croissance mondiale".

Les marchés financiers étaient dans l'ensemble pris de court vendredi par la victoire du Brexit au référendum de la veille, avec sur les Bourses européennes des chutes du même ordre de grandeur qu'au moment de la faillite de la banque américaine Lehman Brothers en 2008.

En ce qui concerne le pétrole, les investisseurs se demandent "ce qui va se produire (...) en premier lieu pour l'économie mondiale" et donc la demande en énergie, a souligné Gene Mc Gillian, de Tradition Energy.

Autre conséquence de ce scrutin, l'euro et la livre britannique chutaient sur le marché des changes, alors que "le dollar monte au détriment d'actifs comme le pétrole", comme l'a noté M. Melek.

Les échanges pétroliers pâtissent en général de la force du billet vert car ils sont libellés en monnaie américaine et deviennent donc moins intéressants pour les acheteurs.

Malgré ce contexte défavorable, les observateurs remarquaient dans l'ensemble que les cours pétroliers limitaient leurs pertes par rapport à des actifs plus directement concernés, comme les actions européennes.

"Même si le marché du pétrole a fortement baissé, il s'est un peu stabilisé et se maintient au-dessus de ses plus bas niveaux de la semaine précédente", a souligné M. McGillian.

"Mais vu les incertitudes, on ne peut vraiment pas établir si (le Brexit) est désormais complètement intégré dans les cours", a-t-il reconnu.

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