New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont baissé lundi à New York, avec le retour des doutes sur un possible gel de la production par les pays producteurs, et la stabilisation du dollar à un niveau élevé.

Le cours du baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, a baissé de 66 cents à 46,98 dollars sur le contrat pour livraison en octobre au New York Mercantile Exchange (Nymex).

A Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre, contrat européen de référence, a également perdu 66 cents à 49,26 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE). La journée étant fériée au Royaume-Uni, les échanges ont été limités.

"Nous sommes allés trop vite, trop haut" a résumé Kyle Cooper de IAF Advisors, estimant que le marché avait surestimé les chances d'un accord de gel de la production.

Depuis le 8 août, les cours du brut sont orientés à la hausse, tirés par la perspective de discussions informelles en ce sens entre membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), auxquelles la Russie pourrait se joindre ultérieurement, en marge du sommet de l'Energie à Alger fin septembre.

L'Arabie Saoudite, l'Irak et l'Iran, trois producteurs majeurs de brut, "sont aux antipodes de leur rhétorique de gel de la production, puisqu'ils agissent pour augmenter leur production" a noté Matt Smith de Clipperdata dans une note.

- Tempêtes surveillées -

"L'humeur du marché a changé", a estimé Timothy Evans de Citi dans une note, citant comme raisons les objectifs iraniens de production et "l'Irak qui a demandé aux compagnies pétrolières d'augmenter leurs pompages".

Surtout, "des déclarations de l'Arabie saoudite laissent entendre que le marché se rééquilibrera de lui même sans qu'aucune +intervention significative+ ne soit nécessaire", a ajouté M. Evans.

"Nous restons sceptiques" sur un accord ont ainsi résumé les analystes de Commerzbank.

Des discussions visant à obtenir un accord de ce type s'étaient déjà tenues au printemps dernier et s'étaient soldées par un échec.

Autre facteur de la baisse, le billet vert, dont la force nuit aux échanges pétroliers car ils sont libellés en dollar, s'est stabilisé lundi après sa forte hausse de vendredi dans la foulée des déclarations de plusieurs responsables de la Fed, qui ont relancé les spéculations sur une hausse des taux d'intérêts.

La présidente de la Fed, Janet Yellen, a déclaré vendredi que "les arguments pour une hausse des taux d'intérêt" s'étaient "renforcés au cours des derniers mois", sans préciser de calendrier juste avant que son numéro 2, Stanley Fischer, ne fasse des chiffres de l'emploi attendus en fin de semaine un élément clef de la décision d'un resserrement monétaire.

Enfin, les inquiétudes concernant la consommation d'essence, au moment où la saison de forte demande américaine touche à sa fin, renforcent la baisse des cours, selon Phil Flynn de Price Futures.

"Une autre chose que les marchés vont surveiller, c'est le développement de tempêtes tropicales dans le golfe du Mexique", ce qui pourrait plutôt relancer les cours, a-t-il par ailleurs prévenu.

Ces phénomènes sont pour l'heure peu inquiétants, mais pourraient mettre en péril une partie de la production de cette région aux Etats-Unis.

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