Londres (awp/afp) - Les prix du pétrole déclinaient vendredi en cours d'échanges européens, souffrant en particulier de la nette appréciation du dollar consécutive à une intervention jeudi du gouverneur de la Banque d'Angleterre (BoE) Mark Carney.

Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, valait 49,59 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en repli de 12 cents par rapport à la clôture de jeudi.

Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en août lâchait 13 cents à 48,20 dollars.

"Il semble ce jeudi que les prix du brut ont atteint des niveaux non viables avec un dollar qui s'est renforcé dans le sillage de commentaires accommodants de (Mark) Carney", relevaient Michael van Dulken et Augustin Eden, analystes chez Accendo Markets.

Le gouverneur de la BoE a en effet prévenu jeudi que la banque centrale britannique pourrait assouplir sa politique monétaire dès cet été, une réponse exceptionnelle à la décision du Royaume-Uni de quitter l'Union européenne.

L'annonce par la Banque d'Angleterre qu'elle allait mettre en place des opérations de prêts aux banques hebdomadaires pour trois mois, et les propos de Mark Carney laissant attendre de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire dès cet été, ont plombé jeudi la livre, et dans une moindre mesure l'euro, profitant à l'inverse au dollar.

Or, toute appréciation du billet vert pèse par ricochet sur les achats d'or noir, libellés dans cette monnaie et donc rendus plus onéreux pour les investisseurs munis d'autre devises.

Le Brent comme le WTI semblaient ainsi condamnés à rester bloqués en dessous des 50 dollars le baril, malgré plusieurs tentatives d'incursion au-dessus de ce seuil, qui n'ont pour l'instant été que de courte durée.

Dès mercredi, plusieurs facteurs avaient contribué à la baisse des prix de l'or noir, comme le rappelait Stephen Brennock, analyste chez PVM, notamment "un accès de prises de bénéfices avant un long week-end aux États-Unis (en raison de la fête nationale du 4 juillet, NDLR) et le début de négociations destinées à éviter une grève des travailleurs de l'industrie pétrolière en Norvège risquant de limiter 12% de la production totale de pétrole et de gaz du pays".

En outre, "des avertissements de Goldman Sachs selon lesquels la normalisation de la production pétrolière nigériane va compromettre l'actuelle estimation de la banque d'un prix du pétrole à 50 dollars le baril au second semestre 2016 a également pesé sur le moral" des investisseurs, ajoutait M. Brennock.

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