Londres (awp/afp) - Les cours du pétrole baissaient mercredi à l'approche de la fin des échanges européens, le renforcement du dollar effaçant les effets positifs de commentaires encourageants de l'Opep sur la réduction de la production.

Vers 15H00 GMT (16H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 65,04 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 21 cents par rapport à la clôture de mardi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour le contrat d'avril, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, lâchait 31 cents, à 61,48 dollars, une heure après l'ouverture du marché à New-York.

"Nous n'aimons pas parler du dollar plutôt que du pétrole, mais l'évolution actuelle du dollar est une réalité et nous ne pouvons pas ignorer son influence sur les prix", a commenté Olivier Jakob, chez Petromatrix.

La fermeté du dollar, monnaie de référence du marché du pétrole, a pour effet de décourager les achats de brut par les investisseurs utilisant d'autres devises car elle rend l'or noir plus onéreux.

Le niveau du billet vert devrait en outre continuer à avoir un impact à court terme sur le marché pétrolier, puisque la banque centrale américaine doit publier dans la soirée le compte-rendu de sa dernière réunion avec de possibles indices sur une future hausse des taux.

Le dollar pourrait d'autant plus tenir le haut de l'affiche que la publication par le Département américain de l'Énergie (DoE) des données sur les stocks hebdomadaires de pétrole américain a été décalée de mercredi à jeudi cette semaine, en raison d'un jour férié aux États-Unis lundi dernier.

Selon la prévision médiane d'analystes interrogés par l'agence Bloomberg, les réserves américaines de brut devraient s'être étoffées de 3 millions de barils lors de la semaine achevée le 16 février, les stocks d'essence avoir grimpé de 1,5 million de barils et ceux de produits distillés baissé d'un million de barils.

Pour les analystes de Commerzbank, le dollar et les fondamentaux du marché plaident pour des prix en baisse et "les derniers commentaires de membres de l'Opep ne changent pas grand chose".

Lors de l'International Petroleum Week, qui réunit à Londres les acteurs du secteur, le ministre de l'Énergie des Émirats arabes unis Souhail al-Mazrouei a rappelé son souhait de voir l'accord entre l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires se prolonger.

Les experts de Commerzbank ont en outre rappelé que les derniers chiffres du Comité technique conjoint des pays Opep et des pays non-Opep (JTC) montraient que l'engagement de réduire la production a été plus que respecté en janvier, notamment en raison de perturbations au Venezuela.

Mais cet effort "est compensé par la hausse de la production américaine", ont souligné les analystes, rappelant que l'accord de l'Opep se termine fin 2018 et que son avenir doit être discuté lors de sa prochaine réunion en juin.

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