Londres (awp/afp) - Les prix du pétrole baissaient jeudi en cours d'échanges européens dans un marché fébrile et focalisé sur Vienne où se réunit l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) qui devrait prolonger son accord de limitation de la production.

Vers 10H25 GMT (12H25 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 53,07 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 89 cents par rapport à la clôture de mercredi.

Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 92 cents à 50,44 dollars.

Les cours du brut, qui évoluaient en petite hausse auparavant, sont montés à de nouveaux plus hauts en un mois au moment où les ministres des pays membres de l'Opep s'exprimaient à leur arrivée pour la réunion, grimpant à 54,67 dollars pour le Brent et 52,00 dollars pour le WTI, avant de perdre près de 2 dollars en quelques minutes.

"Des commentaires du ministre saoudien de l'Énergie, Khalid al-Faleh, sur le fait qu'une extension de neuf mois était un pari sûr et que des baisses supplémentaires (de production) n'étaient pas nécessaires ont causé un mouvement de presque panique sur le marché", a observé David Cheetham, analyste chez XTB.

"De nombreux pays sont prêts à agir si c'était nécessaire, mais ce ne sera pas le cas. Les réserves mondiales commencent à reculer", a expliqué Khaled al-Faleh, écartant donc des baisses de production plus importantes.

Pour Craig Erlam, analyste chez Oanda, "c'est un cas classique" du mouvement qui voit les investisseurs vendre suite à la confirmation d'une information les actifs qu'ils avaient achetés sur la base de spéculations.

Les cours de l'or noir avaient été portés ces derniers jours par la probabilité grandissante de voir l'Opep prolonger ses limitations de production pour tenter de réduire la surabondance de l'offre mondiale d'or noir.

"Les prix se sont quelque peu repris par la suite (jeudi) mais cette baisse montre que les attentes du marché sont très élevées", a poursuivi David Cheetham.

"Il semble qu'il n'y a plus beaucoup de marge pour avoir une surprise qui fasse monter les cours mais beaucoup pour une déception", ce qui risque de peser sur les prix de l'or noir, a prévenu l'analyste.

Les pays du cartel ainsi que leurs partenaires hors Opep, dont la Russie, avaient décidé fin 2016 de limiter leur production sur le premier semestre 2017 afin de tenter de faire remonter les cours dans un marché déséquilibré par l'arrivée du pétrole de schiste américain.

acd/cj