New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont baissé jeudi, l'actualité limitée incitant les investisseurs à la prudence face au niveau toujours excessif de l'offre mondiale.

Le cours du baril de référence (WTI) pour livraison en septembre, dont c'était le premier jour d'utilisation comme tel, a perdu un dollar à 44,75 dollars sur le New York Mercantile Exchange.

A Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, référence européenne du brut pour livraison en septembre a reculé de 97 cents à 46,20 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).

"Le marché du pétrole reste sous pression", a résumé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. "C'est simplement la surabondance qui persiste: l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) continue à produire à des niveaux sans précédent, l'offre russe arrose toujours le marché..."

Il soulignait que tous ces éléments n'avaient rien de nouveau, l'actualité de jeudi s'étant révélée assez vide en ce qui concerne l'or noir.

Les investisseurs ont "effectué quelques rééquilibrages (...) en l'absence de nouvel élément marquant", a écrit Tim Evans, de Citi.

"Même le taux de change entre l'euro et le dollar a peu évolué", alors qu'un renforcement du billet vert pèse généralement sur les cours, car ils sont libellés en monnaie américaine, "malgré (...) le fait que Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne (BCE) a promis de nouvelles mesures de soutien, si nécessaire", a-t-il remarqué.

Les investisseurs en ont donc été réduits à continuer à essayer de tirer des conclusions de chiffres hebdomadaires publiés la veille par le département de l'Energie (DoE) sur l'état de l'offre américaine, même s'ils semblaient eux-mêmes trop mitigés pour permettre de prendre nettement position.

"Hier, on a pris connaissance d'une hausse des réserves d'essence", alors qu'elles baissent habituellement pendant la période des déplacements estivaux, a rappelé M. Lipow.

- Fluctuations saisonnières -

Les observateurs commencent à craindre que ce niveau élevé, qui pèse sur les cours de l'essence et réduit leur écart par rapport aux prix du brut, limite la rentabilité des raffineries.

"Leurs marges sont tellement sous pression que l'on commence à entendre parler de raffineries qui ralentissent leur activité, ce qui risque en retour de réduire la demande de brut", a noté M. Lipow.

Alors que la surabondance de brut est une réalité qui pèse sur le marché depuis près de deux ans, la situation a bien changé pour les raffineries depuis l'an dernier, époque à laquelle les cours de l'essence étaient encore à un niveau relativement élevé.

"Leur rentabilité a désormais chuté de moitié par rapport à l'été dernier", a écrit Matt Smith, de ClipperData.

Parmi les éléments plus encourageants, le DoE a annoncé pour la neuvième semaine consécutive une baisse des stocks de brut, mais les analystes n'y trouvaient pas tous une véritable lueur d'espoir.

"Les réserves de brut baissent, mais c'est ce qu'elles font normalement à ce moment de l'année", a expliqué James Williams, de WTRG Economics. "Les chiffres d'hier pouvaient apparaître légèrement encourageants, mais ils étaient en fait très neutres."

"L'offre reste excessive, c'est tout", a-t-il conclu. "Cela reste un marché qui devrait baisser."

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