New York (awp/afp) - Les cours pétroliers ont encore progressé mercredi, bénéficiant de chiffres montrant un resserrement de l'offre aux Etats-Unis et du retour du moral des investisseurs, six jours après le choc provoqué par le vote britannique en faveur d'une sortie de l'Union européenne (UE).

Le cours du baril de référence (WTI) pour livraison en août a gagné 2,03 dollars à 49,88 dollars sur le New York Mercantile Exchange, soit un bond de plus de 4%, après avoir touché très brièvement le seuil symbolique des 50 dollars.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a gagné également 2,03 dollars à 50,61 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).

Bob Yawger, chez Mizuho Securities, a mis la hausse des cours principalement sur le compte des chiffres hebdomadaires du ministère américain de l'Energie (DoE) portant sur le niveau des stocks de brut et de produits pétroliers.

Pour la sixième semaine de suite, les réserves de brut se sont affichées en baisse, et plus nettement qu'attendu, durant la semaine achevée le 24 juin.

Par ailleurs "on a vu la plus forte baisse de la production (pétrolière) nationale depuis février", à hauteur de 55.000 barils par jour, "un chiffre très important" selon M. Yawger, qui a noté que parallèlement à tout cela les importations avaient également nettement baissé.

Au total, tous les chiffres du DoE ont permis aux investisseurs de se concentrer sur le resserrement de l'offre américaine, alors que les cours sont plombés depuis deux ans par les excédents mondiaux.

Une seule statistique est apparue décevante, la progression des stocks d'essence, mais elle est mise sur le compte de l'approche du long week-end du 4 Juillet, en l'honneur de la fête nationale, traditionnellement l'occasion de nombreux déplacements en voiture.

"Il faut reconnaître que la période est favorable à une hausse des cours puisqu'elle correspond à la traditionnelle progression de la consommation d'essence aux États-Unis à l'occasion de l'été", a commenté Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque, même si, selon lui, cet élément a déjà été intégré aux prix et pris en compte par les investisseurs.

- Prises de risque -

Toutes ces bonnes nouvelles sont venues confirmer la tendance positive à l'oeuvre depuis la veille, appuyée sur la reprise des marchés d'actions et un léger fléchissement du dollar.

"On se met à rechercher la prise de risques, ce qui est bon pour les matières premières et les actions", a souligné M. Yawger.

Les raisons de cet optimisme n'étaient pas très claires, selon plusieurs analystes.

"Est-ce que le pire du choc (provoqué par le vote britannique) est passé, ou est-ce que les investisseurs choqués sont dans le déni? Il va falloir plus que deux jours de rebond pour arriver à une conclusion", soulignait Tim Evans, chez Citi.

M. Dembik tablait sur une accalmie sur le marché pétrolier. "Il faudra, cependant, être attentif à la rentrée à l'évolution de la production pétrolière américaine qui pourrait connaître un sursaut après des mois de repli. C'est le principal risque à la baisse pour le cours du baril", a-t-il prévenu.

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