Londres (awp/afp) - Les prix du pétrole continuaient à chuter mardi en cours d'échanges européens, toujours plombés par des stocks américains à un niveau record tandis que les réserves d'essence ne semblaient guère en voie de repli malgré la saison estivale.

Vers 10H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait 44,52 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 20 cents par rapport à la clôture de lundi.

Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance lâchait 36 cents à 42,77 dollars.

"Les prix du pétrole ont chuté à un plus bas en trois mois, ce qui retarde le rééquilibrage tant attendu du marché" alors que "les stocks de pétrole américains restent à des niveaux records", commentaient les analystes de Saxo Banque.

Les cours du Brent et du WTI sont en effet tombés mardi vers 08H00 GMT respectivement jusqu'à 44,28 dollars et 42,59 dollars, des plus bas en 11 semaines et trois mois.

"Les maigres arguments des acheteurs s'amenuisent de plus en plus (alors que) la baisse des stocks d'essence due à la saison estivale des vacances aux États-Unis n'est que révisée à la baisse", poursuivaient les analystes de Saxo Banque.

Dans une actualité estivale peu fournie, le département américain de l'Énergie (DoE) a durablement déprimé les investisseurs la semaine dernière en annonçant une baisse des réserves de brut, et, surtout, un gonflement des stocks d'essence à une saison où ils sont censés baisser face aux nombreux déplacements automobiles.

Pour Hussein Sayed, analyste chez FXTM, les déplacements estivaux aux États-Unis n'ont pas été assez robustes pour stimuler la consommation d'essence et alors que la saison de maintenance des raffineries approche, la demande de pétrole devrait encore baisser davantage.

Or ces inquiétudes ont été exacerbées par des chiffres de Genscape suggérant que les stocks de pétrole brut au terminal pétrolier de Cushing (Oklahoma, centre-sud) ont grimpé d'un bon 1 million de barils la semaine dernière, faisaient remarquer les experts de Commerzbank.

Ainsi, soulignait M. Sayed, si le marché a d'abord cru à une correction quand les prix du brut ont commencé à reculer, il craint désormais que cela ne devienne une tendance.

Et pour ajouter à la défiance générale, la production américaine montre des signes de rebond, alors que son déclin persistant soutenait le marché depuis le printemps, d'autant que certains investisseurs s'inquiètent d'une reprise de l'activité des puits de forage aux États-Unis depuis un mois, même si elle reste à un très bas niveau.

Signe du pessimisme grandissant du marché pétrolier selon les experts de Commerzbank, les cours sont restés insensibles à une nouvelle attaque d'oléoduc au Nigeria et n'ont pas non été soutenus par des retards dans la réouverture de deux terminaux pétroliers clefs en Libye.

Dans ce contexte, les investisseurs attendent désormais la publication ce mardi après la clôture des échanges des estimations sur les stocks américains de brut de la fédération professionnelle American Petroleum Institute (API), avant les chiffres officiels du DoE mercredi.

"Les échanges s'éloignent maintenant de plus en plus de la barre des 50 dollars, qui semble maintenant perdue pour un certain temps au vu de la tendance clairement baissière", concluait-on chez Saxo Banque.

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