Londres (awp/afp) - Les cours du pétrole s'enfonçaient dans le rouge mercredi en fin d'échanges européens, ployant sous une hausse inattendue des stocks de pétrole brut la semaine dernière aux États-Unis qui les a propulsés à de nouveaux plus bas pluri-mensuels.

Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait 43,80 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,07 dollar par rapport à la clôture de mardi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance lâchait 82 cents à 42,10 dollars.

Alors qu'ils hésitaient sur la marche à suivre avant la publication du rapport hebdomadaire du département américain de l'Énergie (DoE), et étaient même repassés brièvement dans le vert, les cours du Brent et du WTI ont plongé une fois les chiffres sur les stocks pétroliers aux États-Unis rendus publics.

"Les prix du pétrole ont effacé leurs précédents gains après une hausse surprise de 1,67 million de barils des réserves américaines de pétrole brut" alors que les analystes tablaient sur une baisse de 2 millions de barils, relevait Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets.

Dans le sillage de ces données, Brent et WTI sont même tombés vers 14H50 GMT à de nouveaux plus bas en respectivement deux mois et demi et plus de trois mois, à 43,62 dollars et 41,93 dollars, et ce en dépit d'un affaiblissement du dollar entraîné par des indicateurs économiques faibles, poursuivait M. Lawler.

Lors de la semaine achevée le 22 juillet, les réserves commerciales de brut aux États-Unis ont en effet avancé de 1,7 million de barils à 521,1 millions de barils, alors que les experts interrogés par l'agence Bloomberg tablaient sur un recul de deux millions de barils.

Dans un contexte d'inquiétudes sur le haut niveau des réserves, les chiffres du DoE sont également plus pessimistes que les estimations publiées la veille par la fédération American Petroleum Institute (API), qui avait fait part d'une baisse de 800.000 barils des stocks de brut.

Or les investisseurs n'ont guère pu trouver de réconfort du côté des stocks de produits pétroliers: les réserves d'essence, dont le gonflement préoccupe particulièrement les investisseurs, ont progressé de 500.000 barils, même si celles de produits distillés (gazole, fioul de chauffage, kérosène, etc.) ont reculé de 800.000 barils.

Pour Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque, il est néanmoins évident que le panorama du marché pétrolier est actuellement bien meilleur qu'il y a six mois, le marché semblant avoir renoué avec un semblant de stabilité.

"Toutefois, sur le court terme, les craintes légitimes concernant un surplus d'offre semblent avoir ressurgi, avec en toile de fond les inquiétudes de nombreux investisseurs à propos d'un possible sursaut de la production américaine", expliquait l'analyste à l'AFP, estimant que ce dernier constituait "le principal risque baissier pour le marché".

De fait, la production américaine, qui montre des signes de rebond depuis plusieurs semaines après avoir fortement baissé lors du premier semestre, a encore progressé la semaine dernière de 21.000 barils par jour (b/j), quoique cette hausse soit uniquement liée à une forte progression en Alaska.

Ainsi Torbjorn Kjus, analyste chez DNB Markets, estimait-il qu'il serait surprenant que l'augmentation du nombre de puits de forage en activité aux États-Unis, constatée depuis plusieurs semaines également, se soit déjà répercutée sur la production américaine.

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