New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont terminé en nette hausse mardi, dopés par la nette baisse de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et un regain d'appétit généralisé des investisseurs pour les actifs plus risqués.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'est apprécié de 91 cents pour finir à 62,42 dollars à Londres.

A New York, le baril de WTI pour le contrat de mars, la référence américaine, a gagné 69 cents pour clôturer à 53,10 dollars.

"Clairement, l'embellie sur le marché des actions a aidé les cours du brut", a souligné John Kilduff, de la maison de courtage Again Capital.

"Entre les apparentes avancées dans les négociations commerciales et le fait qu'on va sans doute éviter un nouvel épisode de paralysie des administrations grâce au compromis présenté par des négociations entre républicains et démocrates, ce sont deux sources d'incertitudes qui s'éloignent", a-t-il ajouté.

Considéré comme une valeur refuge, le dollar a, dans ce contexte, reculé, favorisant d'autant les achats de barils vendus dans la devise américaine.

Mais le marché du pétrole a surtout profité mardi, selon M. Kilduff, des derniers chiffres et commentaires de l'Opep.

Selon des sources secondaires (indirectes) citées par l'organisation dans son rapport mensuel, la production totale du cartel a atteint 30,81 millions de barils par jour (mbj) le mois dernier, soit 797.000 barils par jour de moins qu'en décembre.

L'Arabie saoudite a encore fortement contribué à l'effort de limitation de la production, en pompant 350.000 barils par jour de moins qu'en décembre. Les Emirats Arabes Unis, le Koweit ou encore l'Angola se sont aussi restreints sur cette période tandis que le Venezuela, touché par de graves troubles politiques, a encore vu sa production diminuer de 59.000 barils par jour.

Et Ryad, chef de file de l'Opep et premier exportateur mondial, compte encore abaisser sa production et ses exportations en mars, a affirmé mardi le ministre saoudien Khaled al-Faleh dans une interview au Financial Times.

"Ces commentaires renforcent l'idée que les Saoudiens sont très sérieux quand ils disent vouloir équilibrer le marché mondial et le marché les remercie pour cette intervention", a estimé John Kilduff.

"Cela relègue en tout cas au second plan la révision à la baisse des prévisions sur la demande", a-t-il ajouté.

La croissance de la demande de pétrole est en effet désormais attendue par l'Opep à 1,24 mbj, contre 1,29 mbj auparavant, pour atteindre une demande moyenne de 100 mbj en 2019.

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