New York (awp/afp) - Les cours du pétrole on nettement reculé mercredi, les investisseurs craignant un retour massif de la production américaine de pétrole de schiste qui anéantirait les efforts de réduction de l'offre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses partenaires.

Le prix du baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, a reculé de 1,40 dollar à 51,08 dollars sur le contrat pour livraison en février au New York Mercantile Exchange (Nymex).

A Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord a concédé 1,55 dollar à 53,92 dollars sur le contrat pour livraison en mars à l'Intercontinental Exchange (ICE).

"La principale histoire du jour est que le directeur de l'Agence Internationale de l'Energie (AIE) a indiqué qu'il pensait que la production de pétrole de schiste allait être revigorée à cause des prix plus élevés", a indiqué Bob Yawger de Mizuho Securities USA.

A un niveau de 56 ou de 57 dollars le baril, "cela aurait du sens de produire pour un bon nombre de gisements aux Etats-Unis", a estimé Fatih Birol mercredi dans une interview accordée à Bloomberg Television.

Or, de nombreux analystes ont relevé que le brut avait justement atteint ces niveaux la semaine précédente à Londres et s'en était approché à New York.

Le baril de pétrole a entamé un rebond fin 2016 après la conclusion par l'Opep d'accords de réduction de la production en son sein et avec ses partenaires, notamment la Russie, ce qui a permis au baril de repasser au dessus des 50 dollars.

- Pétrole de schiste -

Les Etats-Unis ne sont pas partie prenante à ces pactes et les opérateurs privés qui extraient du pétrole de schiste sont donc libres de profiter de la hausse des prix pour relancer une production de pétrole de schiste plus coûteuse.

Un rebond de la production de pétrole en février est d'ailleurs anticipé par le département américain de l'Energie (DoE), selon des estimations publiées mardi et concernant les régions des Etats-Unis les plus dynamiques pour la production de pétrole et notamment de pétrole de schiste.

"Cela va rendre le travail plus difficile pour l'Opep qui cherche à retrouver l'équilibre du marché à travers la limitation de sa production et de celle de ses partenaires", ont commenté les experts de Commerzbank dans une note.

Sur un plan plus général, les acteurs du marché du pétrole continuent de s'interroger sur le degré d'application des quotas de limitation des extractions de brut.

Selon les données publiées par l'Opep ce mercredi, la production des membres du cartel a reculé en décembre mais est resté au dessus du seuil que ses membres se sont engagés à respecter à partir du 1er janvier.

Peu après la clôture mercredi les investisseurs prendront connaissance des estimations hebdomadaires de la fédération privée American Petroleum Institute (API), à la veille de chiffres officiels de l'offre et de la demande américaine, dont la publication par le DoE a été décalé d'un jour à la suite d'un jour férié aux Etats-Unis en début de semaine.

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