Londres (awp/afp) - Les cours du pétrole reculaient légèrement lundi en fin d'échanges européens, les investisseurs étant partagés entre de nouvelles interruptions de production à prévoir au Nigeria et une normalisation de la situation libyenne laissant présager une hausse prochaine des exportations d'or noir.

Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait 50,17 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 18 cents par rapport à la clôture de vendredi.

Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), resté fermé en raison d'un jour férié aux États-Unis, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en août perdait 13 cents à 48,86 dollars.

"Les prix du pétrole ont oscillé (ce lundi) à proximité de l'équilibre, pris d'un côté par des informations selon lesquelles des rebelles nigérians ont attaqué plusieurs cibles dans le pays, et de l'autre par des nouvelles en provenance de Libye concernant un consensus sur une approche unifiée pour les exportations", relevait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

Dimanche, les Vengeurs du delta du Niger (NDA), groupe rebelle nigérian, a revendiqué cinq nouvelles attaques contre des infrastructures pétrolières et gazières dans l'État du Delta, dans le sud du Nigeria, d'où provient une grande partie de l'or noir du premier producteur d'Afrique.

Ces opérations de sabotage sont les dernières d'une longue série depuis le début de l'année dans le pays, ce qui a largement contribué au rebond des cours pétroliers depuis leurs plus bas de janvier et février.

Mais d'un autre côté, l'annonce dimanche de la fusion entre la Compagnie nationale de pétrole (NOC) libyenne et sa rivale basée dans l'Est du pays était de mauvais augure pour le marché, car elle laissait présager une augmentation de l'offre de cet autre producteur africain.

"Les deux compagnies pétrolières rivales de Libye se sont accordées pour fusionner dans ce qui est vu comme une étape importante pour restaurer la production de pétrole à ses niveaux d'avant-crise d'environ 1,5 million de barils par jour", expliquaient les analystes de PVM.

Ainsi, si l'accord de fusion est entériné, "il aura des conséquences réelles et considérables sur l'équilibre du marché pétrolier en 2017, annulant potentiellement tout déficit prévu", précisait Bjarne Schieldrop, analyste chez Seb Markets.

Par ailleurs, les investisseurs devaient également digérer une nouvelle hausse hebdomadaire du nombre de puits de forage en activité aux États-Unis, la société de services pétroliers Baker Hughes en ayant décompté 11 de plus ce vendredi, ce qui pourrait risquer de compromettre la baisse quasi continue de la production américaine observée depuis le début de l'année.

Cette hausse du nombre de puits en activité "était la quatrième au cours des cinq dernières semaines, de même que la plus importante cette année", commentaient les analystes de Commerzbank.

"Cela dit, il faudra un certain temps avant que l'augmentation de l'activité de forage se reflète dans une production pétrolière plus élevée", relativisaient-ils.

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