Londres (awp/afp) - Les cours du pétrole restaient sur la défensive vendredi en fin d'échanges européens, achevant dans le rouge une semaine sans grande actualité à l'exception des chiffres sur les stocks pétroliers américains publiés mercredi.

Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait 45,39 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en recul de 81 cents par rapport à la clôture de jeudi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 79 cents à 43,96 dollars.

"Les prix du pétrole ont terminé la semaine en nette baisse alors que la combinaison d'un dollar américain plus fort et de niveaux de stocks plus élevés pour une durée plus longue sont parvenus à maintenir l'offre bien plus haute à long terme que ce que les marchés n'avaient originellement anticipé", relevait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

Le rapport hebdomadaire du département américain de l'Énergie publié mercredi a notamment fait état d'une forte hausse des stocks d'essence la semaine dernière aux États-Unis, ainsi que d'une progression de la production américaine, même si les réserves de brut du premier consommateur mondial d'or noir ont dans le même temps décliné.

En dépit de cette baisse, "les réserves pétrolières américaines sont à un plus haut historique pour cette période de l'année, avec des stocks de brut et de carburants raffinés à un niveau record de 1,385 milliard de barils tandis que les stocks d'essence sont (également) en hausse", précisait ainsi Ipek Ozkardeskaya, analyste chez London Capital Group.

"L'offre excédentaire de produits pétroliers pèse de plus en plus sur les prix", estimaient pour leur part les experts de Commerzbank. "Elle est alimentée par la cadence élevée de l'activité des raffineries".

En outre, l'appréciation du dollar a également découragé les achats de pétrole - libellés en billets verts - en les rendant plus onéreux pour les investisseurs munis d'autres devises.

Ainsi, pour M. Hewson, l'incapacité des cours à se maintenir durablement au-dessus des 50 dollars le baril, un seuil franchi fin mai, et les rebonds de plus faible ampleur qui ont suivi ont vu finalement les prix glisser cette semaine en dessous de leurs précédents plus bas de juillet, ouvrant potentiellement la voie à une baisse plus importante vers les 40 dollars le baril.

Le cours du Brent est en effet tombé vendredi vers 14H40 GMT jusqu'à 45,36 dollars, un plus bas en deux mois et demi, tandis que le WTI avait atteint mercredi 43,69 dollars, un minimum depuis début mai également.

Dans ce contexte caractérisé par une résurgence des craintes entourant la surabondance mondiale d'or noir, à même de compromettre le rééquilibrage du marché attendu à l'horizon de 2017, les investisseurs scruteront comme tous les vendredis le décompte hebdomadaire des puits en activité aux États-Unis, établi par le groupe privé Baker Hughes.

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