New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont légèrement baissé mardi à New York et un peu monté à Londres, ralentissant leur récent déclin mais continuent à évoluer à un bas niveau dans un contexte marqué par des inquiétudes sur une offre excessive.

Le cours du baril de référence (WTI) pour livraison en septembre a perdu 21 cents à 42,92 dollars sur le New York Mercantile Exchange, au plus bas depuis trois mois.

A Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, référence européenne du brut, pour livraison en septembre a monté de 15 cents à 44,87 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).

"Cela fait un petit moment que le marché enregistre une assez franche correction", a noté Bart Melek, de TD Securities, estimant que les cours avaient limité leur pertes mardi dans l'idée d'un rééquilibrage.

Les cours, qui avaient profité les précédents mois de problèmes de production à travers le monde, se replient depuis juillet et s'éloignent de plus en plus du seuil des 50 dollars le baril, brièvement repassé au début de l'été.

Le marché "n'est toujours pas décidé à vraiment faire montre d'optimisme", a prévenu M. Melek. "C'est à cause des inquiétudes qui persistent sur les stocks d'essence."

C'est plus précisément la situation des réserves américaines qui semble obnubiler les investisseurs, éclipsant mardi des actualités internationales a priori favorables au marché, dont un nouveau sabotage au Nigeria, premier exportateur africain.

Reconnaissant que les investisseurs se concentraient surtout sur les Etats-Unis, Matt Smith, de ClipperData, évoquait "des craintes persistantes de surabondance de brut et de certains produits pétroliers", en premier lieu l'essence.

- Production surveillée -

Depuis plusieurs semaines, les chiffres du département de l'Energie (DoE) témoignent d'un gonflement des réserves d'essence, alors qu'elles devraient baisser en période de déplacements estivaux.

"C'est un cercle vicieux", a prévenu M. Smith. "Comme les raffineries deviennent moins rentables, elles risquent de réduire leur production d'essence. Cela contribuerait à réduire l'excès de produits pétroliers, mais on se retrouverait avec de plus en plus de brut."

De plus, certains observateurs faisaient état mardi d'estimations du cabinet spécialisé Genscape, selon lequel les stocks de brut de Cushing, très surveillés puisque ce terminal dans l'Oklahoma sert de base à la cotation du WTI, avaient monté d'au moins un million de barils la semaine précédente.

Dans ce contexte, "les marchés pétroliers évoluent prudemment (...) avant les chiffres hebdomadaires sur les stocks", a écrit Tim Evans de Citi.

Les investisseurs vont d'abord prendre connaissance des estimations privées de l'American Petroleum Institute (API) mardi après la clôture, puis des chiffres officiels du département de l'Energie (DoE) le lendemain à 14H30 GMT.

En plus des chiffres sur les stocks de brut et de produits comme l'essence et le fioul, ils vont surveiller l'évolution de la production américaine, qui a récemment donné des signes de rebond après avoir fortement décliné depuis le début de l'année.

"Même si on ne peut pas exclure une surprise, les marchés ne semble pas s'attendre à quelque annonce susceptible de rapidement donner un plancher aux cours", a conclu M. Evans.

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