New York (awp/afp) - Les cours pétroliers se sont nettement repris mardi, à l'image des Bourses européennes et américaine, bénéficiant d'un effet d'aubaine après deux séances de chute liées au vote britannique en faveur d'une sortie de l'Union européenne (UE).

Le cours du baril de référence (WTI) pour livraison en août a gagné 1,52 dollar à 47,85 dollars sur le New York Mercantile Exchange, effaçant totalement sa baisse de la veille.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a gagné 1,42 dollar à 48,58 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).

"On voit surtout un rebond lié au retour de l'appétit pour le risque sur les marchés au sens large", a commenté Matt Smith, chez ClipperData.

"La peur des investisseurs" s'est momentanément éloignée, a aussi commenté Phil Flynn, chez Price Futures Group, se réjouissant du retour d'un peu de calme sur les marchés financiers, accompagné d'un léger repli du dollar favorable au marché pétrolier puisque les échanges y sont libellés en billets verts.

Du coup, a-t-il dit, "on peut s'intéresser à la bonne nouvelle annoncée (lundi) par la compagnie privée Genscape d'une baisse de 1,3 million de barils (des stocks) au terminal de Cushing" (Oklahoma, sud), qui servent de référence au prix du pétrole échangé à New York.

Le ministère de l'Energie américain (DoE) doit donner mercredi son relevé hebdomadaire des stocks à Cushing, ainsi que de l'ensemble des réserves de brut et de produits pétroliers aux Etats-Unis, qui ont amorcé une décrue.

Mais M. Smith a souligné que ces chiffres, qui seront précédés en soirée mardi par une estimation de la fédération professionnelle API, pourraient révéler une baisse des stocks de brut moins marquée que ne l'espèrent les investisseurs.

De plus, a-t-il dit, on devrait voir une augmentation des stocks de produits pétroliers, surtout d'essence, parce qu'à l'approche du long week-end du 4 Juillet, fête nationale, "les raffineries ont dû fonctionner à plein" pour répondre à la demande en essence des automobilistes.

Mais hors des Etats-Unis, un préavis de grève lancé en Norvège laissait craindre une réduction de la production de ce pays européen à partir de samedi, ce qui venait soutenir les prix.

Sept sites d'exploitation seraient concernés, selon des sources syndicales citées par Commerzbank.

Mais, chez Citi, Tim Evans a estimé malgré tout que "les données fondamentales restent faibles, car le Brexit risque de réduire la demande et la récente reprise de la production nigériane vient augmenter l'offre".

Les analystes d'UniCrédit étaient partagés. Selon eux, le Brexit devrait surtout entraîner "une plus grande volatilité et une pression à la baisse sur les prix à court terme, les maintenant sous les 50 dollars le baril". "Cela va accélérer le rééquilibrage (du marché) car les entreprises seront réticentes à augmenter leurs investissements en amont dans un environnement de prix bas et incertains", ont-ils ajouté.

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