Londres (awp/afp) - Les cours du pétrole repoussaient lundi en fin d'échanges européens leurs plus hauts depuis plus de trois ans notamment grâce à la faiblesse du dollar, dans un marché modéré par un jour férié aux Etats-Unis.

Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 70,08 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 21 cents par rapport à la clôture de vendredi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour le contrat de février prenait 33 cents à 64,63 dollars.

Vers 15H00 GMT, le Brent a atteint 70,19 dollars et le WTI 64,81 dollars, à leurs plus hauts niveaux depuis décembre 2014.

"Le brut a profité de la faiblesse du dollar mais est limité par la hausse du nombre de puits actifs aux Etats-Unis", a résumé Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

Comme les cours du pétrole sont fixés en dollars, la faiblesse de la monnaie américaine permet aux investisseurs utilisant d'autres devises d'effectuer des achats à bon compte.

Cependant, la hausse restait modérée alors que le marché américain était atone en raison d'un jour férié aux Etats-Unis pour commémorer Martin Luther King.

Par ailleurs, "selon les données les plus récentes de (l'entreprise de services pétroliers, ndlr) Baker Hughes sur les forages américains, le nombre de puits actifs a augmenté la semaine dernière", ont noté les analystes de Commerzbank, qui soulignent que cette hausse, publiée vendredi, est la plus marquée depuis juin.

"Les producteurs américains commencent à augmenter la taille de leurs opérations, car leurs forages sont de plus en plus rentables", a expliqué Sam Sinclair, analyste chez Inenco.

Les marchés devraient donc surveiller les participants à l'accord de limitation de la production. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses dix partenaires, dont la Russie, sont engagés depuis début 2017 et jusqu'à fin 2018 à respecter des objectifs de production pour rééquilibrer le marché.

Mais la hausse américaine pourrait pousser certains membres à ne plus respecter ses objectifs, afin d'éviter de voir les Etats-Unis gagner leur part de marché.

"L'Opep et la Russie auraient tout à gagner s'ils commençaient à signaler une sortie ordonnée de l'accord", en prévenant que leur production augmenterait en 2019, ont estimé les analystes de BoA Merrill Lynch.

"Les marchés vont suivre avec attention la prochaine réunion du Comité de suivi de l'accord (le JMMC) qui se réunira le 21 janvier", ont estimé les analystes de Société Générale.

js/acd/az