Londres (awp/afp) - Les cours du pétrole montaient lundi en fin d'échanges européens alors que la production des deux principaux champs pétroliers de Kirkouk (nord de l'Irak) a cessé, le gouvernement de Bagdad ayant lancé une action militaire dans la province.

Vers 16H10 GMT (18H10 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 57,65 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 48 cents par rapport à la clôture de vendredi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour le contrat de novembre gagnait 30 cents à 51,75 dollars.

Le pompage dans deux des principaux champs pétroliers de Kirkouk, province où les troupes gouvernementales irakiennes ont lancé une opération aux dépends des Kurdes, a cessé lundi après-midi, a affirmé un haut responsable du ministère du Pétrole.

"Les techniciens kurdes ont arrêté les opérations de pompage des puits de Bay Hassan et Havana et ont quitté les puits avant l'arrivée des forces irakiennes", a affirmé ce responsable.

"A quel point la production est perturbée, ce n'est pas complètement clair, mais l'inquiétude grimpe sur une escalade de la situation alors que des échanges de tirs ont déjà eu lieu", a expliqué Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

Les six champs pétroliers de la zone fournissent 340.000 des 550.000 barils par jour (b/j) qu'exporte en moyenne le Kurdistan irakien, qui a tenu un référendum sur son indépendance le 25 septembre.

Les Kurdes géraient jusqu'à présent directement trois de ces champs pétroliers, qui produisent 250.000 b/j. Les trois autres -dont Baba Gargar- étaient gérés officiellement par la NOC, institution publique en charge du pétrole, mais les recettes revenaient aux Kurdes.

Le Kurdistan exporte normalement le pétrole via un oléoduc de 1.000 kilomètres de long reliant Kikourk à Ceyhan en Turquie.

Ce dernier "va être difficile à protéger, et il nous paraît probable qu'il soit paralysé au moins temporairement dans un futur proche, qu'il s'agisse d'une intervention irakienne, turque ou d'un sabotage", a estimé Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB.

Mais pour Neil Wilson, analyste chez ETX Capital, "toute perturbation des exportations ne devrait être que temporaire, car aucune des parties n'a intérêt à ce que la production soit arrêtée trop longtemps".

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