New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont légèrement monté vendredi, partagés entre, d'un côté, l'influence négative d'un net renforcement du dollar et, de l'autre, le soutien donné au marché par des craintes géopolitiques sur l'Arabie saoudite, l'un des principaux producteurs mondiaux.

Le cours du baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, a monté de 31 cents à 47,64 dollars sur le contrat pour livraison en octobre au New York Mercantile Exchange (Nymex).

A Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre, contrat européen de référence, a pris 25 cents à 49,92 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).

La séance a été particulièrement hésitante pour le marché du pétrole, confronté à des actualités contrastées mais insuffisamment décisives pour imprimer une forte tendance.

"D'abord, les cours ont profité d'informations sur des attaques de missiles en Arabie Saoudite contre des installations d'Aramco", compagnie publique du pays, "même si l'on ne sait pas trop si c'est vrai ou ce qui s'est vraiment produit", a rapporté Bart Melek, de TD Securities.

Ces supposées attaques ont été revendiquées par l'un des deux gouvernements du Yemen, celui contrôlé par les Houthis et opposé aux forces de Ryad dans la guerre civile qui agite ce voisin de l'Arabie saoudite.

Les craintes géopolitiques, liées au poids important de la production saoudienne sur le marché pétrolier, ont néanmoins vite été relativisées par l'annonce par Aramco que toutes ses installations fonctionnaient normalement.

En tout état de cause, cette attaque n'était censée viser que la province frontalière de Jizan, "dont il faut noter qu'elle est éloignée de toute installation de production ou de raffinage de pétrole brut", a souligné dans une note Tim Evans, de Citi.

- Contrats d'exploration -

L'attention des investisseurs a donc semblé se détourner de la situation et "le marché est revenu sur ses gains sur fond de hausse du dollar", a noté M. Melek.

Assez hésitant vendredi, le billet vert, dont la force nuit aux échanges pétroliers car ils sont libellés en dollar, se renforçait finalement après des propos jugés plutôt favorables à une hausse des taux américains de la part de plusieurs responsables de la Réserve fédérale (Fed), dont sa présidente, Janet Yellen.

"Une nouvelle fois, les marchés financiers sont distraits par Janet Yellen et le marché du pétrole n'échappe pas à cette influence en évoluant en fonction des fluctuations du dollar", a écrit Matt Smith, de ClipperData.

Ces différents éléments ont permis aux investisseurs de s'écarter un peu de l'élément dominant des dernières semaines, la perspective d'une réunion exceptionnelle de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) fin septembre dans le but affiché d'évoquer une stabilisation du marché.

Elément encourageant sur le sujet, la Russie, non membre du cartel "a confirmé qu'elle serait en +contact+ avec Mohammed Barkindo, secrétaire général de l'Opep" lors de cette réunion prévue à Alger, a rapporté M. Evans.

Il avançait néanmoins que le rythme de ces déclarations semblait savamment entretenu par les différents acteurs afin de stimuler la hausse des cours, sans que cela signifie forcément que des mesures concrètes soient envisagées.

Enfin, le marché a pris connaissance d'une stagnation hebdomadaire du nombre de puits actifs aux Etats-Unis, parfois considéré comme un indicateur avancé de la production, après de nombreuses semaines de hausse.

Plus largement, "l'activité de forage connait un essor dans le Bassin permien" dans les Etats du Texas et du Nouveau Mexique, a souligné M. Smith. "Depuis fin avril, le nombre de puits actifs y a monté de presque 50% et représente désormais près de la moitié du décompte total aux Etats-Unis."

"Ce relatif optimisme sur ce bassin se reflète dans le nombre de plus en plus importants d'accords d'exploration", a-t-il conclu, remarquant que le fonds Blackstone était le dernier en date à avoir annoncé des contrats de ce type.

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