New York (awp/afp) - Le pétrole new-yorkais progressait à l'ouverture mardi, encore soutenu par la fermeture d'un important oléoduc en mer du Nord de nature à perturber l'approvisionnement sur le marché mondial de l'or noir.

Vers 14H10 GMT, le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en janvier, référence américaine du brut, gagnait 32 cents et s'échangeait à 58,31 dollars sur le New York Mercantile Exchange.

L'oléoduc de Forties, qui relie de nombreuses plateformes pétrolières à l'Ecosse et représente un débit quotidien entre 400.000 et 450.000 barils, selon différents analystes, va être arrêté pendant plusieurs semaines, a annoncé lundi son opérateur Ineos.

Or le pétrole de Forties a une importance particulière pour les prix du marché. "Il ne s'agit pas que de 450.000 barils par jour. Ce volume devait représenter plus de la moitié du pétrole utilisé pour fixer le prix du pétrole de Brent pour janvier. C'est ce standard qui est utilisé comme référence en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie", a rappelé Tamas Varga, analyste chez PVM.

"Cela va tendre un peu plus un marché du Brent déjà tendu, notamment en raison des réductions de production décidées par l'Opep (l'Organisation des pays exportateurs de pétrole) et par la demande croissante en Europe et en Asie", a souligné Phil Flynn de Price Futures Group.

Le pétrole qui ne sera pas transporté par l'oléoduc de Forties "ne peut pas être facilement remplacé car d'autres producteurs de ce même type de brut sont déjà tout près de leurs capacités limites", a-t-il ajouté.

"Le pétrole de schiste américain peut aider mais les producteurs ne peuvent pas accélérer la cadence d'un seul coup ni transporter le brut assez rapidement pour compenser tout de suite les pertes", a remarqué le spécialiste en prédisant que les conséquences de cette fermeture allaient d'abord se faire sentir en Asie et en Europe puis aura des ramifications sur les prix des produits raffinés sur l'ensemble du marché mondial.

Parmi les autres éléments faisant monter les cours du WTI figurent, selon M. Flynn, "un rapport de Genscape indiquant que l'approvisionnement en brut à Cushing en Oklahoma (où est stocké le pétrole servant de référence au WTI, NDLR) a chuté de 3,1 millions de barils".

"Les problèmes qui frappent actuellement l'oléoduc de Keystone", qui relie les exploitations de pétrole canadiennes aux Etats-Unis, ainsi que "la cadence proche de niveaux records des raffineries", participent aussi à la montée des cours, a-t-il ajouté.

js-jum/alb/pre