Londres (awp/afp) - Les cours du pétrole montaient mardi en cours d'échanges européens alors que les tensions géopolitiques menacent de perturber l'offre mondiale, et à la veille des données hebdomadaires sur les stocks américains, qui auraient reculé sur la semaine selon des analystes.

Vers 15H00 GMT (16H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 67,34 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,29 dollar par rapport à la clôture de lundi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour le contrat d'avril, dont c'est le dernier jour de cotation, prenait 1,34 dollar à 63,40 dollars une heure après son ouverture.

Les prix ont atteint vers 14H30 GMT leur plus haut niveau depuis trois semaines, à 67,58 dollars pour le Brent et à 63,57 dollars pour le WTI.

"La hausse des tensions entre l'Arabie saoudite et l'Iran, la menace de nouvelles sanctions des Etats-Unis sur le Venezuela" soutiennent les prix du pétrole, a résumé Tamas Varga, analyste chez PVM.

Le président des Etats-Unis Donald Trump recevra mardi le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane. Avant même d'être reçu par son allié américain, le prince a durci le ton contre l'Iran en dressant, sur CBS, un parallèle entre les ambitions territoriales prêtées au numéro un de l'Iran chiite, le guide suprême Ali Khamenei, et celles d'Adolf Hitler au temps du nazisme.

"Il va falloir s'attendre à ce que les commentaires agressifs contre l'Iran s'accumulent durant le séjour du prince", a prévenu Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix.

L'Iran est un des principaux producteurs de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), mais les Etats-Unis menacent de revenir sur l'accord sur le nucléaire iranien.

Cela signifierait que le pays serait à nouveau sous le coup de sanctions commerciales qui l'empêcheraient d'exporter vers certains pays.

Par ailleurs, Donald Trump a interdit lundi aux entreprises et citoyens américains tout échange impliquant la nouvelle monnaie électronique lancée par le Venezuela.

"De nouvelles sanctions qui toucheraient les exportations de pétrole pourraient être envisagées vu le ton aggressif de la Maison Blanche récemment", a estimé M. Jakob.

Au delà de la géopolitique, les marchés prendront connaissance mercredi des données hebdomadaires de l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA) sur les réserves et la production des Etats-Unis.

Pour la semaine achevée le 16 mars, les analystes tablent sur une baisse des stocks de brut de 2,25 millions de barils, de 2,53 millions de barils de ceux d'essence, et de 2,25 millions de barils de ceux d'autres produits distillés (fioul de chauffage et diesel), selon la médiane d'un consensus compilé par Bloomberg.

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