New York (awp/afp) - Le pétrole coté à New York et à Londres a terminé en hausse vendredi lors d'une séance écourtée, profitant de rumeurs d'entente entre l'Opep et la Russie sur l'extension d'un accord de réduction de l'offre de brut.

Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en janvier, référence américaine du brut, a avancé de 93 cents pour clôturer à 58,95 dollars sur le New York Mercantile Exchange, à un nouveau plus haut depuis le 1er juillet 2015.

Sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a avancé de 31 cents pour finir à 63,86 dollars. Cela reste en dessous de son précédent plus haut en deux ans et demi à 64,27 dollars, atteint le 6 novembre.

"Les Russes et les Saoudiens semblent avoir trouvé un accord vendredi sur une extension de l'accord. On ne connait pas les détails mais au moins on sait que la Russie est favorable à l'extension", a indiqué James Williams de WTRG.

Les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs principaux partenaires, dont la Russie, sont liés par un accord de réduction de l'offre de brut jusqu'à mars 2018 qui vise à rééquilibrer le marché et faire monter les prix.

Ils se retrouveront lors d'une conférence à Vienne le 30 novembre pour évoquer une extension.

"Au dernières nouvelles vendredi, l'Opep et la Russie se sont entendus sur un accord-cadre qui vise à prolonger l'accord de 9 mois", a ajouté Bob Yawger de Mizuho Securities.

Un plongeon des prix à l'officialisation de l'accord n'est toutefois pas à exclure, anticipent les analystes.

Lors d'une première prolongation de cet accord en mai, "les prix avaient fortement progressé en amont car l'extension avait été anticipée. Mais lorsque l'Opep l'a confirmée, les prix ont plongé d'environ 20% dans les trois semaines et demie suivantes", a rappelé Commerzbank.

- Fuite de pétrole -

Le prix du pétrole américain était également soutenu par les inquiétudes suite à la fermeture d'un oléoduc reliant le Canada et les Etats-Unis, faisant anticiper une baisse des stocks américains de brut.

"L'oléoduc Keystone reste fermé aux Etats-Unis, signifiant qu'environ 500.000 barils de pétrole par jour en moins sont transportés du Canada vers les Etats-Unis", ont expliqué les analystes de Commerzbank.

La fermeture de cet oléoduc décidée il y a une semaine est liée à une fuite de pétrole détectée dans l'Etat américain du Dakota du Sud.

L'opérateur TransCanada a imposé cette fermeture jeudi 16 novembre, "elle a logiquement eu un effet sur les statistiques hebdomadaires sur les stocks américains. Mais l'effet le plus fort sera sur les statistiques publiées mercredi prochain", par le ministère américain de l'Energie, a estimé M. Williams, anticipant une nouvelle hausse des prix à venir.

Le risque est d'autant plus grand de voir une poursuite de la hausse de prix que le pétrole acheminé par cet oléoduc est principalement à destination du terminal de Cushing (Oklahoma, sud), qui sert de référence à la cotation du pétrole à New York.

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