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Londres (awp/afp) - Les cours du pétrole amorçaient une reprise vendredi en fin d'échanges européens, aidés par un affaiblissement du dollar consécutif aux chiffres décevants du rapport mensuel sur l'emploi aux États-Unis.

Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 45,75 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 74 cents par rapport à la clôture de jeudi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 73 cents à 45,05 dollars.

Les cours du Brent et du WTI, orientés à la baisse depuis le début de la séance, ont remonté la pente après la publication à 12H30 GMT de créations d'emploi moindres qu'attendu aux États-Unis, ce qui a pesé sur le dollar.

"Le Brent a flirté avec des plus bas en deux semaines avant que le pétrole ne rebondisse avec le reste du complexe des matières premières dans le sillage du rapport plus faible (qu'attendu) sur l'emploi et le chômage aux États-Unis", notait Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets.

Les créations d'emplois aux États-Unis ont nettement ralenti en avril dans le sillage de l'affaiblissement de la croissance intervenu au premier trimestre, avec 160.000 créations nettes d'emplois (contre 208.000 nouveaux emplois en mars et 207.000 embauches attendues en avril).

Ces chiffres étaient de nature à alimenter la prudence de la banque centrale américaine, faisant ainsi reculer les attentes d'une hausse des taux d'intérêt de la Réserve fédérale américaine (Fed) dans les mois à venir, ce qui a tendance à peser sur le dollar.

Or, tout affaiblissement du billet vert profite en revanche aux achats d'or noir, libellés en dollars et donc rendus moins onéreux pour les investisseurs munis d'autres devises.

"Le rapport décevant sur l'emploi américain a fait baisser momentanément le dollar et déclenché un mouvement d'achats dû à un regain d'appétit pour le risque, dont le pétrole a bénéficié", abondait Fawad Razaqzada, analyste chez City Index.

Selon ce dernier, les investisseurs devraient également garder un oeil attentif sur les dernières données concernant le nombre de puits en activité aux États-Unis, qui seront publiées par la société Baker Hughes après la clôture des échanges européens.

"Si nous commençons à voir un ralentissement du déclin du nombre de puits en activité dans les mois à venir, alors cela peut fournir un signe précoce que les prix du pétrole pourraient avoir atteint un plafond à moyen terme", estimait l'analyste.

De nombreux observateurs craignent en effet que la hausse des cours du brut observée depuis mi-janvier puisse porter un coup d'arrêt à la baisse continue que la production américaine connaît depuis plusieurs semaines, telle que reflétée dans les statistiques hebdomadaires du département américain de l'Énergie (DoE).

Avec un baril qui se rapproche des 50 dollars, il pourrait en effet s'avérer à nouveau rentable pour certains producteurs américains de pétrole de schiste de remettre en service leurs installations.

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