Singapour (awp/afp) - Les cours du pétrole observaient une pause, vendredi en Asie, en raison de prises de bénéfices après avoir touché leurs plus hauts niveaux en six mois, mais l'impact sur l'offre de l'aggravation des sanctions américaines contre l'Iran continue d'être déterminant.

Vers 03H35 GMT, le baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en juin, reculait de 38 cents à 64,83 dollars dans les échanges électroniques en Asie.

Le baril de Brent, référence européenne, pour juin, cédait 20 cents à 74,15 dollars.

Jeudi, le pétrole avait dépassé les 75 dollars le baril en séance en Europe pour la première fois en six mois, dopé par l'inquiétude d'un déficit de l'offre causé notamment par le durcissement des sanctions américaines contre l'Iran, mais il avait échoué à s'y maintenir à la clôture.

Le baril de Brent avait fini à 74,35 dollars à Londres, en baisse de 22 cents par rapport à la clôture de mercredi. A New York, le "light sweet crude" (WTI) avait perdu 68 cents à 65,21 dollars.

"Après avoir touché des plus hauts de six mois, les contrats pétroliers sont touchés par les prises de bénéfices", a expliqué Jeffrey Halley, analyste chez Oanda.

"Une pause pour reprendre son souffle est à la fois attendue et la bienvenue", a-t-il ajouté.

Les prix étaient auparavant orientés à la hausse en raison de l'annulation en début de semaine d'exemptions américaines qui permettaient à certains pays d'importer du brut iranien malgré des sanctions de Washington.

L'annulation de ces exemptions demeure selon Stephen Innes, de SPI Asset Management, le principal facteur d'évolution des prix pour le moment.

Le président Donald Trump a décidé de mettre fin dès le 2 mai aux dérogations qui permettaient encore à huit pays (Chine, Inde, Turquie, Japon, Corée du Sud, Taïwan, Italie et Grèce) d'importer du brut iranien, pour "porter à zéro les exportations" et "priver le régime de sa principale source de revenus", a annoncé la Maison Blanche.

Les Etats-Unis font pression sur l'Arabie saoudite et d'autres membres de l'Opep pour qu'ils augmentent leur production pour compenser la baisse de l'offre.

Cependant, l'Opep et plusieurs de ses partenaires réunis dans une alliance informelle appelée Opep+ sont tenus par un accord qui avait été conclu pour réduire la production afin de faire remonter les cours.

"Les investisseurs continuent de se poser des questions sur ce que sera la réponse de l'Opep et des producteurs américains de schistes", a expliqué M. Innes.

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