Londres (awp/afp) - Les prix du pétrole reculaient mercredi en cours d'échanges européens alors que les marchés attendaient les données officielles hebdomadaires sur les réserves américaines et spéculaient sur la politique à venir de l'Opep et du Venezuela.

Vers 10H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 78,88 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 69 cents par rapport à la clôture de mardi.

Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, cédait 47 cents à 71,73 dollars.

Le cours du WTI a atteint mardi son plus haut niveau depuis novembre 2014 à 72,83 dollars.

"Les investisseurs sont désormais pendus aux lèvres des représentants de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole), qui pourraient indiquer qu'ils vont relever leur production pour compenser des baisses", ont commenté les analystes de Cantor Fitzgerald.

Le cartel s'est engagé fin 2016 avec dix autres producteurs, dont la Russie, à limiter leur production pour permettre au marché de retrouver l'équilibre alors que l'offre abondait.

Mais l'industrie pétrolière de deux poids lourds internationaux, le Venezuela et l'Iran, est menacée, et des informations de presse affirment que l'Opep se préparerait à relever ses niveaux de production lors de sa prochaine réunion officielle, fin juin à Vienne.

"Les analystes qui tablent sur un baril à plus de 100 dollars oublient que la Maison Blanche collabore étroitement avec l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis", a prévenu Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix.

Alors que le prix de l'essence commence à grimper, le président Donald Trump pourrait faire pression sur son allié saoudien, premier exportateur mondial, pour compenser la hausse des prix provoquée par les tensions entre les Etats-Unis et l'Iran.

Par ailleurs, de nouvelles représailles de Washington étaient attendues après la décision du président vénézuélien Nicolas Maduro, réélu dimanche lors d'un scrutin très critiqué par la communauté internationale, d'expulser ses deux plus hauts représentants diplomatiques à Caracas, en réplique aux nouvelles sanctions des Etats-Unis.

Les marchés gardaient également un oeil sur les données hebdomadaires de l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA), attendues en cours de séance européenne.

Pour les réserves arrêtées au 18 mai, les analystes tablent sur une baisse des stocks de brut de 2 millions de barils, sur une baisse de 1,43 million de barils de ceux d'essence et de 1,25 million de barils de ceux d'autres produits distillés (diesel et fioul de chauffage), selon la médiane d'un consensus compilé par l'agence Bloomberg.

La fédération professionnelle American petroleum institute a dores et déjà fait état d'une baisse des stocks de brut mais d'une hausse de ceux d'essence, ont rapporté des analystes.

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