New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont fortement monté jeudi et poursuivi ainsi l'envol entamé la veille après l'annonce d'un accord jugé ambitieux entre les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) pour limiter leur offre.

Le prix du baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, a pris 1,62 dollar à 51,06 dollars sur le contrat pour livraison en janvier au New York Mercantile Exchange (Nymex) et signait ainsi, au lendemain d'un bond de plus de quatre dollars, une hausse d'environ 13% sur les deux dernières séances.

"La fête continue après l'Opep", a résumé Matt Smith, de ClipperData. "Le marché reste dans un état d'euphorie et de jubilation."

Le cartel a annoncé mercredi, à l'occasion de son sommet semestriel à Vienne, qu'il réduirait sa production de 1,2 million de barils par jour (mb/j)à partir du 1er janvier, mettant ainsi fin à un long suspense par un accord plus ambitieux que ne l'escomptaient beaucoup d'analystes.

Première de ce type depuis 2008, "la décision de l'Opep va continuer à faire monter le marché", a annoncé Carl Larry, de Frost & Sullivan.

Non seulement l'Opep semble être parvenue pour l'heure à surmonter les divisions de ses membres, mais elle a donné des garanties quant à la mise en oeuvre de ce pacte en prévoyant un comité de surveillance ainsi qu'en fixant des quotas précis aux différentes membres.

"Il y a encore beaucoup de chemin à faire entre l'annonce de cet accord et sa mise en oeuvre", a reconnu M. Smith. "Mais on prend déjà en compte le fait que le marché va plus ou moins se rééquilibrer face à ces baisses de production."

Autre bonne surprise, l'Opep est parvenue à gagner le soutien de la Russie, gros producteur extérieur au cartel, qui a finalement accepté de diminuer sa production de 300.000 b/j, alors qu'elle avait semblé vouloir se contenter d'un gel de son offre.

Au-delà de Moscou, "les producteurs de l'Opep semblent chercher à convaincre des pays extérieurs à participer aux efforts du cartel", a expliqué dans une note Tim Evans, de Citi.

"Pour le moment, néanmoins, on peut penser que les pays extérieurs sont bien contents de profiter de la baisse déjà annoncée au sein de l'Opep, en espérant que les cours poursuivent leur hausse", a-t-il nuancé.

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