New York (awp/afp) - Les cours pétroliers ont légèrement monté mercredi, les investisseurs se montrant un peu rassurés par des chiffres hebdomadaires sans mauvaise surprise sur l'état de l'offre aux Etats-Unis.

Le cours du baril de référence (WTI) pour livraison en août, dont c'était le dernier jour de cotation, a gagné 29 cents à 44,94 dollars sur le New York Mercantile Exchange.

A Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, référence européenne du brut pour livraison en septembre a avancé de 51 cents à 47,17 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).

Le marché du pétrole a profité "d'un peu de surprise quant à l'ampleur de la baisse des réserves de brut" aux Etats-Unis, a estimé Bart Melek, de TD Securities.

Dans un contexte de préoccupation renouvelée sur le haut niveau de l'offre mondiale, les investisseurs ont semblé soulagés par l'annonce du département américain de l'Energie (DoE) selon laquelle les stocks de brut du pays avaient baissé pour la neuvième semaine de suite.

"Ils ont reculé de 2,3 millions de barils, soit un peu plus que ce à quoi s'attendait le marché", a noté M. Melek.

Néanmoins, certains analystes soulignaient que la baisse des réserves de brut n'était pas si éloignée des prévisions, d'autant que la fédération American Petroleum Institute (API) avait déjà largement préparé les esprits en annonçant la veille dans ses propres estimations un déclin de même ampleur.

"Le rapport d'aujourd'hui sur les stocks a encouragé un rebond des cours, quand bien même la baisse des réserves de brut était relativement semblable aux attentes", a écrit Matt Smith, de ClipperData. "Il est prudent de se rappeler que les stocks de brut restent supérieurs de 55 millions de barils, ou 12%, à leur niveau de la même époque l'an dernier."

- La Russie accélère -

De plus, "peut-être que les réserves de brut déclinent depuis neuf semaines, (...) mais c'est une tendance de saison", a-t-il ajouté. "Et la tendance veut aussi qu'elles se mettent à remonter pendant le mois de septembre, quand les raffineries ralentissent la tendance."

Autre facteur inquiétant, les stocks d'essence ont encore augmenté de près d'un million de barils, au moment où les investisseurs s'inquiètent de ne pas les voir se résorber, comme cela est courant en période estivale.

En revanche, "les stocks de produits distillés", comme le fioul, "ont baissé de 200.000 barils", a remarqué M. Melek, évoquant "une agréable surprise puisque l'on s'attendait dans l'ensemble à une hausse".

Enfin, dernier élément dans ce tableau mitigé, la production américaine a augmenté de façon minime, laissant ouverte la question de savoir si son fort déclin du premier trimestre allait reprendre ou s'interrompre.

Dans le reste de l'actualité, le marché a subi "des inquiétudes sur le niveau de l'offre après que la Russie a confirmé qu'elle allait sûrement augmenter sa production en 2016", a rapporté dans une note Tim Evans, de Citi.

"Il y a peu de chance qu'elle coopère avec l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) pour limiter leur production", a-t-il conclu.

Les cours avaient profité au début du printemps de discussions sur le sujet entre la Russie et plusieurs membres de l'Opep, dont l'Arabie saoudite, mais cette perspective semble s'éloigner depuis l'échec d'un sommet à Doha, au Qatar, en avril.

jdy/jld/hse