New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont terminé en très légère baisse jeudi, effectuant un petit repli technique après avoir franchi en séance le seuil symbolique des 50 dollars le baril sur fond d'espoirs persistants d'un rééquilibrage du marché.

Le cours du baril de référence (WTI) pour livraison en juillet a perdu huit cents à 49,48 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), après avoir dépassé en séance les 50 dollars pour la première fois depuis octobre.

"C'est ce seuil lui-même qui est la principale actualité du jour, avec toutes les questions autour de sa signification", a résumé dans une note Tim Evans, de Citi.

Peu de nouveaux développements sont en effet venus nourrir jeudi les réflexions des investisseurs quant à la réalité du marché physique, et l'heure semblait à faire une pause après deux mois et demi qui ont vu les cours presque doubler de valeur.

"Je pense que l'on ressent les 50 dollars comme un seuil où les investisseurs peuvent prendre leurs bénéfices et sortir du marché", a estimé Mike Lynch, de Strategic Energy & Economic Research. "C'est peut-être un plafond provisoire."

L'impressionnante performance des cours doit d'ailleurs être relativisée par le fait qu'ils reviennent de leur plus bas niveau depuis 2003, atteint en février à guère plus de 25 dollars le baril.

Depuis, la surabondance générale ne s'est pas franchement réduite de façon durable, même si des problèmes isolés comme les incendies canadiens l'ont provisoirement résorbée, face à l'intransigeance de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), menée par l'Arabie saoudite.

Principale lueur d'espoir, la production américaine baisse de façon continue depuis plus de deux mois, comme l'ont encore montré mercredi des chiffres hebdomadaires du département de l'Energie (DoE) des Etats-Unis.

"Si on regarde la différence par rapport à la même époque de l'an dernier, c'est un écart de quelque 800.000 barils par jour (bj)" de moins, a souligné James Williams, de WTRG Economics.

Toutefois, "même si c'est encourageant pour les investisseurs, cela manifestement prouver à l'Opep que sa stratégie fonctionne et elle va probablement maintenir sa production en l'état", a-t-il prévenu.

Dans ce contexte, les analystes n'attendent guère d'avancée à l'issue de la réunion semestrielle que tiendra le cartel le 2 juin, d'autant qu'une réunion entre la plupart des membres de l'Opep et des producteurs extérieurs comme la Russie s'était déjà soldée par un échec en avril.

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