New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont baissé mardi, plombés par un dollar en hausse et des doutes grandissants quant à la possibilité d'un gel de la production, notamment à la suite d'annonces iraniennes.

Le cours du baril "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, a baissé de 63 cents à 46,35 dollars sur le contrat pour livraison en octobre au New York Mercantile Exchange (Nymex).

A Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre, contrat européen de référence, a également perdu 89 cents à 48,37 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).

"Je pense que c'est une conséquence du dollar fort, qui est reparti à la hausse", a expliqué Bart Melek de Commodity Strategy TD Securities.

Le renforcement du dollar, lié à de nouvelles déclarations de responsables de la Réserve fédérale (Fed), pénalise le pétrole libellé dans cette devise en le rendant plus cher pour les investisseurs utilisant d'autres monnaies.

Alors que la banque centrale américaine s'abstient de mener cette politique depuis le début de l'année, le vice-président de la Fed, Stanley Fischer, a de nouveau laissé la porte ouverte à une hausse rapide des taux d'intérêts et souligné l'importance dans le processus de décision des chiffres du chômage qui seront publiés vendredi.

"La plupart des investisseurs regardent le contexte économique global pour être sûrs d'avoir misé sur la bonne tendance du dollar et sur la bonne tendance du pétrole", a indiqué Carl Larry de Frost and Sullivan.

- Séance calme -

Après une légère hausse en début de séance, les marchés sont repartis à la baisse "au moment où les investisseurs ont commencé à parler de l'Iran" et des "risques qu'il ne gèle pas sa production", a rapporté Bart Melek.

L'Iran procédera à un appel d'offres ouvert aux compagnies pétrolières en octobre afin de développer les champs pétrolifères d'une de des provinces du sud-ouest du pays a rapporté l'agence Bloomberg, citant l'agence officielle IRNA.

Cette annonce jette une nouvelle fois le doute sur le succès d'un accord entre pays producteurs afin de geler leur offre de brut, dont la perspective avait soutenu les cours de l'or noir depuis le début du mois d'août.

Une réunion informelle sur le sujet entre les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) doit se tenir fin septembre à Alger en marge du sommet de l'Energie. La Russie, producteur important non membre de l'Opep, avait alimenté les spéculations en faisant part de sa volonté de se joindre ultérieurement à un accord.

Le scepticisme sur le succès d'une telle entreprise a grandi cette semaine à la suite de diverses déclarations, notamment saoudiennes.

Au printemps dernier, une première réunion visant déjà à limiter l'offre et donc faire remonter des cours englués à de bas niveaux s'était soldée par un échec.

Autre facteur à la baisse, "les risques de tempête dans le Golfe du Mexique", importante région pétrolière, "se dissipent" a indiqué Matt Smith de ClipperData dans une note.

Reste que la séance de mardi a été relativement calme, les investisseurs se montrant attentistes avant la publication des stocks américain de pétrole par le ministère de l'Energie mercredi.

afp/rp