New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont terminé en hausse vendredi, à la veille d'une réunion sur une réduction de l'offre entre producteurs membres et non membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).

Le prix du baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, a gagné 66 cents à 51,50 dollars sur le contrat pour livraison en janvier au New York Mercantile Exchange (Nymex).

A Londres, le cours du baril de Brent de la mer du Nord a pris 54 cents à 54,33 dollars sur le contrat pour livraison en février à l'Intercontinental Exchange (ICE).

"Il n'y pas eu de grande nouvelle fondamentale mais, de nouveau, de l'émotion et l'approche de décisions potentielles", a jugé James Williams de WTRG.

L'Opep va réunir samedi à Vienne ses alliés producteurs de pétrole mais non membres du cartel pour tenter de les convaincre de décider à leur tour d'une réduction de leur production, de 600.000 barils par jour.

"Le nombre de producteurs non membres de l'Opep qui vont assister à la réunion de ce week-end continue d'augmenter" ce qui contribue à insuffler un regain d'optimisme, a indiqué Matt Smith de ClipperData dans une note.

Parmi eux, la Russie, qui figure dans le trio de tête des principaux producteurs, a indiqué être prête à réduire sa production de 300.000 barils par jour.

Si cela est plutôt de bon augure pour les négociations de ce week-end, les analystes s'interrogent sur l'application d'un éventuel accord à plus long terme.

Concernant la Russie, "il est probable que ce ne soit que des promesses", ont prévenu les analystes de Commerzbank dans une note.

Parmi les autres pays conviés samedi, seul un autre, Oman, a déjà pris des engagements fermes, ont indiqué des analystes à New York.

De plus, "l'Opep est prête à prendre en compte les baisses déjà prévues comme des réductions ce qui risque d'amoindrir l'impact d'une quelconque annonce", a indique Tim Evans de Citi dans une note.

- Forages américains en hausse -

Les faiblesses d'un potentiel accord avec les producteurs non membres de l'Opep pourrait également jeter une ombre sur la décision du cartel de réduire elle même sa production de 1,2 millions de barils par jour, qui avait été finalisée le 30 novembre.

Cette décision avait provoqué un rebond des cours, faisant repasser le baril au dessus des 50 dollars à New York, mais elle avait été prise grâce à un fragile équilibre entre les pays membres du cartel.

Les analystes de Commerzbank s'inquiètent notamment de la défiance de l'Arabie saoudite, membre dominant de l'Opep, sur les promesses de la Russie (non membre) et des mesures qu'elle pourrait prendre pour défendre ses parts de marchés avec notamment des rabais accordés aux pays asiatiques en janvier.

Dans l'immédiat, la perspective de la rencontre de ce week-end a toutefois permis de terminer la semaine sur une note positive et d'effacer une partie des pertes subies par l'or noir mardi et mercredi.

Le brut a en effet connu un trou d'air en début de semaine, victime de prises de bénéfices après le rebond de ses cours et de doutes sur le respect de l'accord de l'Opep.

Dans ce contexte, les autres données semblaient passer au second plan, et l'annonce par Baker Hughes d'une nouvelle hausse du nombre de puits de forage aux Etats-Unis, avec 21 nouveaux puits sur la semaine, n'a guère semblé affecter les cours.

lla/pb