New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont signé une nette baisse vendredi, perdant le terrain gagné la veille sur fond d'inquiétudes renouvelées concernant la production de l'Opep, à l'approche de réunions du cartel et de ses partenaires.

Le prix du baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, a reculé de 1,15 dollar à 45,77 dollars sur l'échéance de septembre, dont c'était le premier jour comme contrat de référence.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a fini à 48,06 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,24 dollar par rapport à la clôture de la veille.

Le cours de "l'essence, qui avait été le chef de file du marché, est retombé brusquement", a mis en avant Andrew Lebow de Commodity Research Group, expliquant ce mouvement par une diminution des craintes sur l'approvisionnement à court terme aux Etats-Unis.

"Le marché est aussi concentré sur les réunions à venir", a-t-il ajouté.

Des représentants de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et d'autres producteurs doivent tenir deux réunions successives à Saint-Pétersbourg, l'une plus technique samedi, l'autre au niveau ministériel lundi.

L'Opep et dix autres pays, dont la Russie, sont engagés depuis le début de l'année dans une réduction de leur production devant durer jusqu'en mars 2018 afin de réduire l'excès d'offre qui pèse sur les cours.

Objectif initial de ces deux rendez-vous: "analyser l'offre et la demande et faire des recommandations pour le prochain sommet de l'Opep plus tard dans l'année", a rappelé Andy Lipow de Lipow Oil Associates.

"Des spéculations ont émergé selon lesquelles l'Arabie saoudite pourrait vouloir réduire davantage sa production de façon unilatérale mais nous considérons cela très peu probable", ont estimé les experts de Commerzbank dans une note.

"Un autre sujet qui sera abordé sera celui de la Libye et du Nigeria, maintenant que ces pays - exemptés des limitations jusqu'à présent - ont augmenté leur production de façon importante, au point de contrecarrer en partie les limitations des autres pays", ont-ils continué dans une note.

- Discipline remise en cause -

Vendredi, "le marché est passé sous pression au moment où un rapport est paru indiquant que la production de l'Opep devrait progresser en juillet par rapport à juin", a continué Andy Lipow.

"L'offre des 14 pays de l'Opep doit dépasser 33 millions de barils par jour (mb/j) en juillet ce qui est une augmentation de 145.000 barils par jour, alimentée par une offre plus élevée en Arabie saoudite, aux Emirats arabes unis et au Nigeria", ont détaillé les experts de Petro-Logistics SA à l'origine de ce rapport dans un courriel à l'AFP.

"La discipline de l'Opep n'est plus ce qu'elle a été plus tôt cette année", a jugé Andrew Lebow.

Le marché s'interroge sur la production du cartel et, au-delà des traditionnels rapports mensuels de l'Opep, de l'Agence Internationale de l'Energie (AIE) et du département américain de l'Energie (DoE), se montre actuellement très sensible à des rapports d'entreprises privées qui se fondent notamment sur les mouvements des navires pétroliers.

L'annonce d'un très léger repli du nombre de puits en activité aux Etats-Unis, selon le décompte hebdomadaire effectué par le groupe privé Baker Hughes, n'a pas apporté de soutien aux cours tant ce mouvement était modéré et la tendance de moyen terme nettement à la hausse.

Le nombre de puits est considéré comme un indicateur avancé d'une production américaine scrutée de près car en nette reprise depuis l'automne 2016.

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