Moscou (awp/afp) - Les autorités russes ont indiqué mercredi s'être assurées du "soutien" des compagnies pétrolières pour baisser la production de concert avec l'Opep, sans apporter de précisions sur les modalités pratiques d'une telle mesure.

"Toutes les compagnies ont soutenu nos propositions pour limiter le niveau de production", a indiqué un représentant du ministère de l'Energie, cité par les agences russes à l'issue d'une réunion entre le ministre Alexandre Novak et les industriels du secteur.

"Tout le monde soutient le ministère", a abondé le patron du groupe Novatek, Leonid Mikhelson, cité par l'agence Interfax.

Les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) se sont mis d'accord le 30 novembre pour réduire leur production de 1,2 million de barils par jour. Ils ont aussi convaincu des pays producteurs non-membres du cartel, comme la Russie, de participer à cet effort, un élément essentiel pour rééquilibrer le marché et mettre fin à une période de prix bas aux conséquences économiques dramatiques pour nombre d'entre eux.

La rencontre entre M. Novak et les industriels intervient alors que le ministre doit participer samedi à Vienne à une réunion entre l'Opep et les pays non membres du cartel. Elle n'a cependant pas répondu à toutes les interrogations du marché concernant la manière dont Moscou compte appliquer la baisse de production de 300.000 barils par jour promise pour le premier semestre, alors que la plupart des producteurs russes sont privés.

"Il n'y a eu aucune recommandation. Aucune décision n'a été prise", a indiqué le directeur général du groupe Loukoïl, Vaguit Alekperov.

Lundi, M. Alekperov avait prévenu qu'une baisse de production ne pourrait pas intervenir avant le deuxième trimestre, car "il n'y a pas de vanne pour arrêter la production". Selon lui, il faut pour cela réduire la production sur les forages les moins rentables.

Le patron de Transneft, Nikolaï Tokarev, avait lui jugé lundi une baisse possible "à partir de mars" car mettre des puits à l'arrêt en période de grand froid risque de les endommager.

Atténuant la portée de la réduction proposée, l'offre russe se trouve cet automne à des niveaux record pour la période postsoviétique, à 11,2 millions de barils par jour. Réduite de 300.000 barils par jour, elle restera supérieure à son niveau du printemps.

Et le marché pétrolier se montre d'autant plus prudent que Moscou n'a pas toujours, dans le passé, tenu ses promesses faites à l'Opep.

afp/rp