Chaque semaine, le mercredi à 16h30 heure française précisément, le département de l'énergie des Etats-Unis publie une statistique relative à la variation des stocks de pétrole. Matière première majeure oblige, cette statistique est très suivie par les opérateurs, traders et investisseurs.

Le rapport qui est publié indique, en effet, la demande de pétrole et la volatilité des prix. Les prix du pétrole ayant un impact certain sur l'économie dans le monde entier, cette annonce hebdomadaire influe sur les indices et entraine également une certaine volatilité des monnaies notamment pour le dollar canadien (le Canada est le 14ème producteur mondial de pétrole et le 5ème exportateur d'or noir au monde).

L'estimation médiane des stocks de pétrole brut démontre que si le consensus d'expert anticipe généralement bien l'orientation à la hausse ou à la baisse des stocks hebdomadaires (encadré vert sur le graphique ci-dessous), il apparaît cependant que le consensus est désormais à contre tendance depuis plusieurs semaines (encadré rouge). Les spécialistes semblent globalement incapables de faire des projections... Il s'agit de la plus importante séquence d'erreur enregistrée cette année.



Histogramme comparatif des publications hebdomadaires de variation des stocks (en orange) et les estimations du consensus (en bleu)


Comptablement, au regard du graphique ci-dessous, la variation des stocks dernièrement publiée, fait état de 2.5 millions de barils, alors que la semaine précédente ces stocks étaient ressortis nettement inférieur avec -2.5 millions de baril enregistrés. Mais c'est surtout les anticipations énoncées par le consensus de spécialistes qui apparaissent erronées puisqu'une diminution de 500.000 barils était prévue. Soit un différentiel notable de près de 3 millions de barils ! Comme l'atteste ce graphique les anticipations ont été également loin du compte, durant les semaines précédentes, avec un différentiel de 2.8 millions de barils le 17 août, 2.4 millions de barils le 10 août ou encore 3 Millions de barils le 03 août.

Une telle de contrepied reste cependant assez rare et épisodique. La dernière fois qu'une telle série s'est produite, il faut remonter aux cinq dernières semaines de décembre 2015. Période qui coïncide d'ailleurs avec la forte baisse du prix du baril (-15% durant cette séquence). La fin d'année 2014 avait également présenté la même phase de divergence entre la variation des stocks et ses anticipations.



Les estimations du consensus nettement à contre-courant (en bleu)