Au niveau mondial, il aura fallu cinq années pour retrouver les niveaux de capitalisation boursière d'avant crise et même les dépasser. Dans une étude publiée jeudi, portant sur le "Top 100 des capitalisations boursières mondiales", PwC révèle que les 100 plus grandes entreprises du monde totalisaient au 31 mars une capitalisation boursière de 13.600 milliards de dollars, contre 13.500 milliards de dollars avant la crise financière de 2008. Un point bas de 8.400 milliards de dollars avait été touché en 2009.

Ce redressement a davantage profité aux Etats-Unis, où la crise financière a éclaté, qu'à la zone euro qui peine à retrouver ses niveaux de capitalisation d'avant 2008. Au 31 mars 2013, seules 14 sociétés de la vieille Europe figuraient encore au sein du classement contre 26 en 2008. Dans le même temps, le nombre de sociétés américaines est passé de 35 à 43.

Des poids lourds français déclassés

Le groupe pétrolier français Total, deuxième capitalisation de l'indice CAC 40, qui culminait à la 18ème place du classement mondial en 2008 chute à la 48ème place en cinq ans, amputé de 65 milliards de dollars de capitalisation. De leur côté, le groupe pétrolier italien Eni et la première banque espagnole Banco Santander ont respectivement perdu 55 milliards de dollars et 54 milliards, soit une chute de 41 places au classement pour le groupe italien et de 56 places pour l'espagnol.

Le tableau s'assombrit pour d'autres entreprises qui ont été évincées du classement entre 2008 et 2013, à l'image de l'électricien français EDF (>> EDF) qui figurait pourtant à la 29ème place du classement avant la crise. Depuis le 15 septembre 2008, date de la faillite de Lehman Brothers, le titre du groupe dirigé par Henri Proglio a perdu plus de 60% de sa valeur en Bourse.

Un classement sous l'influence des changes

En outre, les secteurs de la finance et de l'assurance ont particulièrement souffert de cette crise de liquidité et de confiance sur les marchés. Dans ce contexte, BNP Paribas (>> BNP PARIBAS), BBVA (BBVAE.MC) et Intesa Sanpaulo (ISP.MI ) ont été exclus de la liste, au même titre qu'Allianz (>> Allianz SE), Unicredit (>> UniCredit SpA), ING Group (>> ING Groep NV) et Axa (>> AXA). Les valeurs télécoms ont été malmenées et ont dû affronter une concurrence accrue et une transformation du secteur en plus de la morosité de la conjoncture. Ainsi, les opérateurs historiques tels que Telefonica (>> Telefonica SA), France Telecom (>> FRANCE TELECOM) et Deutsche Telekom (>> Deutsche Telekom AG) ont dû tirer leur révérence.

PwC nuance toutefois ce déclin européen en soulignant que dans un classement réalisé en dollar, une partie de la réduction de cette capitalisation résulte de la dépréciation de l'euro face au billet vert d'environ 20% sur la période couverte par l'étude.

Les étoiles montantes de la zone euro

A contre-courant, au cours des cinq dernières années, des valeurs européennes ont intégré le palmarès: c'est notamment le cas du français LVMH, du groupe espagnol Inditex (Zara), ainsi que des allemands SAP et BASF. Le groupe brassicole belgo-brésilien AB InBevb, né d'une fusion, occupe pour sa part la 29ème place du classement, avec une capitalisation boursière de 159 milliards de dollars.

Sanofi (>> SANOFI), première société française du classement a gravi 24 places en cinq ans pour s'installer confortablement à la 35ème place du palmarès. Elle pesait quelques 135 milliards de capitalisation boursière au 31 mars dernier.

La première place reste occupée par un groupe américain: Apple qui a détrôné Exxon. Bien que son étoile ait récemment pâli en Bourse, la marque à la pomme a gagné 40 places en cinq ans, affichant une vertigineuse capitalisation de 416 milliards de dollars.

-Marie Testard, Dow Jones Newswires; marie.testard@dowjones.com, +33.1.40.17.17.52