Depuis le début de l'année, le cours de Xilam a flambé de plus de 200% et évolue à ses plus hauts niveaux historiques, juste en-dessous de 31 euros. Sur un an, le titre du studio d'animation a même enregistré un bond phénoménal de plus de 500%. A titre de comparaison, l'indice Enternext PEA-PME 150 a gagné lui 19,49% depuis le début de l'année et 29,64% sur un an. Marc du Pontavice, fondateur et PDG de Xilam, revient sur les ingrédients de ce succès dans un entretien à AOF.

Quel premier bilan tirez-vous de cet exercice 2017 ?
Nous sommes très contents car toutes nos intuitions de départ sont validées de manière spectaculaire. D'abord, nous avons misé sur des contenus premium dont la qualité est désormais reconnue dans le monde entier. Ensuite,nous avons anticipé l'essor de la demande, notamment dans les émergents, dans un contexte de démographie galopante. Enfin, nous avons mis l'accent sur les relations avec les plateformes numériques qui nous permettent de sortir du face-à-face intenable avec les grosses majors qui étaient des concurrents redoutables lors des négociations avec les chaines de télévision.

Comment analysez-vous cette montée en puissance des plateformes numériques comme débouchés de vos séries ?
Elles nous offrent un accès plus simple au consommateur final. De plus, en globalisant le marché, elles mettent les diffuseurs et les producteurs sur un pied d'égalité, ce qui se traduit par une prime aux contenus les plus qualitatifs. Enfin, la prospection des diffuseurs traditionnels demande un effort commercial terrible. Les plateformes permettent de décloisonner.

D'un point de vue opérationnel et financier, comment cela se matérialise-t-il chez Xilam ?
Nous avons vu trois moteurs de rentabilité s'allumer en même temps. D'abord, notre catalogue est monté en puissance (ses revenus ont dépassé au premier semestre ceux des nouvelles productions) et ne devrait plus descendre sous les 40% de nos revenus annuels globaux. Ensuite, notre volume de production de nouvelles séries augmente plus fortement que nos frais fixes, ce qui soutient notre marge. Enfin, la concurrence entre les acheteurs est tellement forte qu'ils sont prêts à faire confiance très en amont du processus, dès qu'ils ont trouvé des contenus qui leur conviennent. Ainsi, nous trouvons depuis peu des préfinancements correspondant à 120-130% de nos coûts de production dès le début du cycle, ce qui permet d'amortir plus facilement les frais fixes.

Et en termes d'investissements ?
Nous nous donnons les moyens de faire croitre notre volume de livraisons de nouvelles productions d'ici 2020 : nous visons une centaine de demi-heures de programme livrées en 2020 contre une cinquantaine il y a deux ans. Nous devrions atteindre 70 demi-heures livrées en 2018.

Quelle est la situation de Xilam dans les pays émergents ?
En Asie notamment, notre catalogue bénéficie d'un effet d'entrainement très important de nos deux séries phare Oggy et les cafards et Zig et Sharko. Signe de ce dynamisme, l'Inde est devenue le troisième marché de Xilam derrière l'Allemagne et l'Italie.

Concernant précisément l'Italie, vous avez annoncé ces derniers jours de nouveaux développements dans ce pays...
Depuis très longtemps dans le top 3 de nos marchés, l'Italie est désormais notre premier marché. En 20 ans, toutes nos productions sans exception y ont été diffusées et sont des éléments clés du succès des chaines clientes. L'Italie est un pays où nous constatons une forte corrélation entre l'audience et le merchandising. Nous avons donc renforcé notre partenariat avec Discovery et signé un accord avec De Agostini. Outre l'Italie, et l'Allemagne où nous sommes confrontés à une forte concurrence, nous couvrons environ 75% de la planète avec nos commerciaux.