L'action Yahoo bondissait d'environ 7% à 51,45 dollars après la clôture à la Bourse de New York.

Les actionnaires considèrent que Yahoo et sa participation dans Alibaba auraient plus de valeur séparément dès lors que les actions Alibaba ne sont pas soumises au taux classique d'imposition de 35% qui serait appliqué en cas de vente.

"C'est la meilleure issue possible", a commenté Colin Gillis, analyste chez BGC Partners. "Le point essentiel est que l'argent aille aux actionnaires et qu'il ne soit pas dépensé en acquisitions. Ils ne veulent plus le gaspiller."

La capitalisation boursière de Yahoo représente environ 45 milliards de dollars et sa participation dans Alibaba vaut à elle seule près de 40 milliards de dollars, ce qui signifie que le cours actuel de l'action n'accorde qu'une valeur limitée au coeur d'activités du groupe. Certains investisseurs estiment entre 7 et 8 milliards de dollars la valeur de la messagerie, du portail internet et des autres activités de Yahoo.

Si la création de cette nouvelle entité apportera un avantage fiscal à Yahoo et lui permettra de simplifier sa structure, elle va aussi accroître la pression sur la directrice générale, Marissa Mayer, qui va devoir développer les activités propres au groupe. Marissa Mayer a été nommée à la tête de l'entreprise il y a plus de deux ans avec la mission d'enrayer le déclin continu des bénéfices de Yahoo.

Hors frais versés aux sites partenaires, le bénéfice de Yahoo s'est contracté de 1,8% sur les trois derniers mois de 2014 par rapport à la même période de l'année précédente, à 1,18 milliard de dollars. Les analystes s'attendaient en moyenne à 1,185 milliard de dollars, selon Thomson Reuters I/B/E/S.

Yahoo dit avoir dégagé un bénéfice de 30 cents par action au quatrième trimestre, hors certains éléments, soit un cent de mieux que le consensus Thomson Reuters I/B/E/S.

Yahoo est entré au capital d'Alibaba en 2005 en acquérant 40% du capital de l'entreprise chinoise pour un milliard de dollars. La nouvelle société recueillera ces 384 millions d'actions ainsi que des activités "secondaires" de Yahoo, non précisées.

(Alexei Oreskovic, avec Edwin Chan, Bertrand Boucey pour le service français)