(Actualisé avec informations de Reuters, commentaires d'experts)

SAN FRANCISCO, 21 novembre (Reuters) - Le Parlement européen prépare un appel aux régulateurs afin qu'ils envisagent une séparation des moteurs de recherche des autres services sur internet afin de garantir des règles du jeu équitables, selon un projet de motion obtenu par Reuters vendredi.

Cette initiative fait monter la pression d'un cran en faveur d'une solution recherchée de longue date en Europe afin de limiter la domination de Google sur ce marché.

Les régulateurs européens s'inquiètent de la domination du groupe américain et d'autres sociétés américaines sur internet et cherchent des manières de limiter le pouvoir prêté à Google. Un appel à la scission serait la proposition la plus radicale.

Le projet de motion ne mentionne aucun moteur de recherche spécifique, même si Google est de loin le premier de services de recherche sur internet en Europe avec une part de marché estimée à 90%. Le Financial Times a rapporté vendredi que le projet de motion appelait à une scission de Google.

Google n'a pas voulu commenter cette information.

La motion à laquelle Reuters a eu accès "appelle la Commission à prendre en considération les propositions visant à dissocier les moteurs de recherche des autres services commerciaux comme une des solutions potentielles à long terme" pour garantir l'équité dans ce domaine.

Le Parlement n'a pas l'autorité pour imposer des scissions de sociétés mais une motion publique augmentera la pression sur la Commission européenne.

"C'est un signe fort que les choses vont changer", dit Gary Reback, un avocat américain qui a déposé des plaintes au nom de sociétés contre Google pour des règles du jeu équitables. "Le Parlement n'engage pas la Commission mais elle doit l'écouter."

En novembre, la Commissaire européenne à la concurrence a annoncé qu'elle prendrait encore du temps pour décider de la prochaine étape de l'enquête qui dure depuis quatre ans concernant le leader mondial de la recherche sur internet.

Son prédécesseur avait refusé une proposition d'accord à l'amiable avec la société.

Margrethe Vestager, qui a remplacé Joaquin Almunia le 1er novembre, a dit qu'elle étudierait les derniers développements dans le secteur et prendrait l'avis d'un panel représentatif des parties concernées avant de prendre une décision. (Edwin Chan, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Danielle Rouquié)

Valeurs citées dans l'article : Yelp Inc, Google Inc