En grande difficulté et plombé par une lourde dette héritée de LBO (rachats avec effet de levier) successifs, le groupe Vivarte a cédé de nombreuses marques pour se recentrer sur son enseigne de périphérie La Halle et sur ses marques de centre-ville Minelli, San Marina, Cosmoparis, Caroll et Chevignon.

Il a déjà cédé les chaussures Pataugas et l'enseigne de prêt-à-porter Kookaï en 2017 et vient d'annoncer la cession de Besson, sa marque de chaussures positionnée sur le même segment que La Halle aux chaussures, dans des magasins situés à la périphérie des villes.

Le groupe Spartoo s'engage à reprendre l'ensemble des boutiques d'André et leur personnel dans le cadre de l'opération qui doit donner naissance à un nouvel ensemble générant près de 250 millions d'euros de chiffres d'affaires.

Le projet, qui a été présenté aux représentants du personnel ce mardi, pourrait se concrétiser au deuxième semestre.

"Ce rapprochement permettrait d’exploiter pleinement le potentiel d’André pour créer le seul groupe de distribution de taille significative avec un chiffre d’affaires réparti à égalité entre son réseau de magasins physique et son activité internet", précise le communiqué.

Le projet prévoit notamment qu'André se recentre sur sa clientèle familiale avec davantage de marques internationales et élargisse son offre à destination des enfants.

Les boutiques André, une enseigne fondée en 1896, pourraient par ailleurs devenir un point de collecte pour les commandes effectuées sur le site Spartoo.

"La complémentarité d’un acteur important de la vente de chaussures multimarques sur Internet comme Spartoo, et un savoir-faire reconnu dans le design de produits associé à un réseau de points de vente de qualité apporté par André seraient des atouts essentiels pour faire face aux attentes des clients actuels", commente Patrick Puy, président de Vivarte, cité dans le communiqué.

Créée en 2006, Spartoo réalise un chiffre d'affaires d'environ 150 millions d'euros, dont la moitié hors de France où la société a également investi dans une quinzaine de magasins en dur.

L'entreprise grenobloise est détenue à 25% par ses fondateurs, le solde étant contrôlé par Aplus Finance, CIC, et les fonds américain Highland Capital et belge Sofina.

André, qui compte une centaine de magasins, réalise plus de 100 millions d'euros de chiffre d'affaires et emploie 750 salariés.

(Gwénaëlle Barzic et Pascale Denis, édité par Wilfrid Exbrayat)