Sur le marché boursier allemand ce matin, l'action du distributeur de vêtements et de chaussures en ligne Zalando s'offre une hausse de 8% dans ses premières cotations, à 23,2 euros. Dans les premiers échanges, le titre a même atteint ce matin 24,5 euros.

Pour mémoire, le titre a été introduit en Bourse de Francfort au prix unitaire de 21,5 euros, soit dans la moitié supérieure de la fourchette estimative qui allait de 18 à 22,5 euros. Plus de 28 millions d'actions ont été placées via une augmentation de capital, soit un montant levé de 605 millions d'euros. Il s'agit de l'une des plus importantes mises en Bourse de valeur technologique en Allemagne.

L'offre a été sursouscrite 'bien plus de dix fois', indique le groupe.

A ce jour, le capital de Zalando se décompose donc en près de 245 millions de titres, soit une capitalisation de 5,7 milliards d'euros.

Cependant, les débuts boursiers de Zalando ne sont pas aussi tonitruants que ceux d'un autre groupe de commerce en ligne, le géant chinois Alibaba : introduit en haut de fourchette à 68 dollars à Wall Street, l'action en vaut actuellement 20 de plus et capitalise donc 220 milliards de dollars.

Demain et toujours en Allemagne, Rocket Internet, société de capital développement pour des entreprises de l'Internet dont Zalando fait partie des participations, fera à son tour ses premiers pas sur le marché de Francfort. La société pourrait à cette occasion lever 1,4 milliard d'euros. A suivre.

La semaine dernière, Christopher Dembik, économiste chez Saxo Banque, estimait que 'le premier distributeur européen en ligne de prêt-à-porter, Zalando, devrait largement profiter de l'effet Alibaba lors de son introduction à la Bourse de Francfort.' C'est chose faite.

'Pour la première fois depuis l'échec du Neuer Markt, le nouveau marché allemand ouvert dans la foulée de l'engouement lié au high tech à la fin des années 90, deux valeurs phares du secteur de l'Internet vont effectuer leur entrée en bourse à Francfort en octobre : Zalando et Rocket Internet', ajoute Christopher Dembik pour qui 'c'est un symbole puisque, depuis les années 2000, les investisseurs allemands n'avaient de cesse d'afficher leur scepticisme par rapport à ce secteur'.

“Pour assurer son développement à long terme, Zalando devra tirer les leçons des mésaventures de son concurrent britannique, Asos, qui multiplie les alertes sur résultat et dont le titre a perdu près de 70% de sa valeur depuis le début de l'année”, explique Ch. Dembik. “Le secteur de l'e-commerce base généralement sa croissance sur des volumes élevés, ce qui nécessite de recourir régulièrement à des promotions et des soldes” : bref, la concurrence est rude.

Et l'économiste de Saxo Banque de conclure : “Zalando devra donc parvenir à développer à terme un modèle de croissance qui évite cet écueil, peut-être en se positionnant sur une niche de marché ou le haut de gamme, s'il ne veut pas subir la sanction des investisseurs.”


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