Le groupe, qui risque notamment de ne plus pouvoir utiliser le système d'exploitation Android du géant américain Google dans ses smartphones, a également dit qu'il protégerait ses intérêts par tous les moyens légaux.

Le département du Commerce a interdit lundi aux entreprises américaines de vendre des composants et des logiciels à ZTE pendant sept ans, auquel il reproche d'avoir enfreint les termes des sanctions économiques imposées à l'Iran, une décision qui menace d'interrompre sa chaîne d'approvisionnement.

"Il est incacceptable que le BIS (Bureau of Industry and Security) du département du Commerce insiste pour imposer la sanction la plus sévère à ZTE avant la fin de l'enquête", estime le groupe, réagissant pour la première fois depuis cette annonce.

"Ce refus aura non seulement un impact important sur la survie et le développement de ZTE, mais il nuira également à tous ses partenaires, dont un grand nombre de sociétés américaines", poursuit ZTE dans un communiqué.

Un responsable du département du Commerce a déclaré cette semaine à Reuters que les autorités américaines ne lèveraient probablement pas cette interdiction.

Le département du Commerce a mis en place une procédure d'appel pour les sociétés qui figurent sur la liste des entreprises sanctionnées, mais on ignore dans l'immédiat si ZTE pourrait y souscrire parce que son affaire a déjà fait l'objet d'une décision, selon une source proche du dossier.

A court terme, les chances de ZTE sont minces parce que l'appel doit être approuvé par le BIS, qui a lui-même émis l'interdiction.

Le titre ZTE est suspendu depuis mardi. Au cours de clôture de lundi, sa valorisation boursière s'élève à quelque 19 milliards de dollars (15,39 milliards d'euros).

Mercredi le groupe a annoncé la publication de ses résultats trimestriels - qui était prévue le 19 avril - disant alors avoir besoin de temps pour évaluer l'impact des sanctions qui le frappent aux Etats-Unis.

ZTE a livré 46,4 millions de smartphones l'an dernier, ce qui le place au septième rang des fabricants employant Android, selon la firme d'études IHS Markit.

(Anne Marie Roantree, Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)

Valeurs citées dans l'article : ZTE Corporation, Alphabet