Zurich (awp) - Comme attendu, l'assureur Zurich a connu une année difficile en raison d'une saison des ouragans très coûteuse. Les résultats accusent une baisse marquée, toutefois moins forte qu'escompté. Des liquidités solides et de bonnes perspectives ont incité le groupe à récompenser les actionnaires, en relevant le dividende pour la première fois en sept ans et en projetant le rachat d'actions.

Les trois ouragans Harvey, Irma et Maria - qui se sont abattus sur les Caraïbes et les Etats-Unis l'été dernier - auront finalement engendré des coûts à hauteur de 700 mio USD. "Au cours d'une année d'événements météorologiques historiques, notre concentration et notre discipline ont généré de bonnes performances", a déclaré jeudi le directeur général (CEO) Mario Greco, cité dans le communiqué.

Le bénéfice net s'est replié de 6% sur un an à 3,00 mrd USD, un niveau bien supérieur aux prévisions des analystes sollicités par AWP. Les autres indicateurs principaux ont également décoiffé les attentes.

Le conseil d'administration propose le versement d'un dividende de 18,00 CHF, rehaussé de 6% ou de 1,00 CHF par rapport à 2016. "Nous relevons le dividende pour la première fois depuis 2010", a souligné M. Greco devant la presse. Cette hausse repose sur des "fortes entrées de fonds" et "des perspectives prometteuses" du côté opérationnel.

MESURE ANTI-DILUTION

La rémunération des actionnaires devrait encore augmenter à l'avenir. En revanche, un programme de rachat d'actions comme celui annoncé mercredi reste une opération exceptionnelle.

Zurich Insurance veut procéder au rachat des nominatives à hauteur de 1 mrd USD. Cette mesure vise à endiguer la dilution du capital-actions générée par l'émission de nouvelles actions pour le plan-options des employés.

La restructuration des activités constitue l'autre fait marquant de 2017 pour Zurich. L'assureur s'est fixé comme objectif de réduire la base de coûts de 10,4 mrd USD à fin 2015 à 8,9 mrd USD à fin 2019.

L'année dernière, il s'est retiré d'activités qualifiées de non-stratégiques et a annoncé la suppression des centaines de postes en Grande-Bretagne et au siège zurichois. Ces mesures ont un coût, chiffré à 143 mio USD en 2017.

Dans son communiqué, le groupe rappelle avoir procédé à des investissement "significatifs" pour anticiper les besoins des clients et pour fournir de nouvelles solutions numériques. Le groupe va encore engager 2,7 mrd USD pour l'acquisition de nouvelles offres et afin d'étendre ses capacités de distribution.

Dans ce contexte, le bénéfice opérationnel (BOP) s'est établi à 3,80 mrd, ce qui représente un recul de 15%. La direction a constaté une péjoration du ratio combiné de 2,5 points, à 100,9%. Apuré des effets exceptionnels, le BOP affiche une progression de 6% à 4,76 mrd USD.

Par division, l'assurance choses a subi de plein fouet les retombées des trois ouragans, avec des primes brutes qui ont stagné à 33,02 mrd USD, un BOP en chute de 37% et un ratio combiné stable à 98,2%.

RÉFORME FISCALE AMÉRICAINE

Du côté de l'assurance-vie, le bilan s'avère plus réjouissant. Les primes brutes affichent une progression de plus de 10% à 33,24 mrd USD. Les nouvelles affaires représentent un montant de 4,87 mrd (+3%). Zurich revendique une croissance du portefeuille principalement en Asie et en Amérique Latine.

Le tableau est mitigé pour l'assurance agricole (Farmers) dont les recettes totales ont grappillé 1% à 2,89 mrd. Les primes de réassurance ont sombré de 37% tandis que les primes vie ont stagné. Le résultat opérationnel de cette activité s'inscrit en recul.

Les objectifs pour la période 2017-2019 sont confirmés. En Amérique du nord, principal marché pour Zurich, l'entrée en vigueur de la réforme fiscale aux Etats-Unis portera ses fruits. Le taux d'imposition est attendu en recul de 3 à 4 points de pourcentage, a expliqué le directeur financier (CFO) George Quinn.

Les analystes se montraient dans l'ensemble convaincus par la copie rendue par Zurich, tout particulièrement les mesures destinées aux actionnaires. Les plus optimistes de la communauté anticipent même de nouveaux programmes de rachat d'actions.

Seule voix dissonante, celle de Barclays. La banque britannique salue la performance mais estime que le cours du titre et les estimations du consensus reflètent déjà les bonnes perspectives du groupe.

A la Bourse, l'action Zurich a terminé en bisse de 0,36% à 300,50 CHF, dans un SMI en baisse de 2,36%.

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