BENGHAZI, Libye, 2 août (Reuters) - Deux mille personnes ont manifesté vendredi dans les rues de Benghazi contre les islamistes et les anciens rebelles qui ont pris ces derniers jours une base des forces spéciales à la périphérie de la grande ville de l'est de la Libye.

Les manifestants ont défilé en scandant des slogans favorables à l'armée gouvernementale et condamnant l'extrémisme.

"Nous sommes là pour dire que Benghazi ne doit pas devenir un nouveau Mossoul", a déclaré un médecin, Seraj Byouk, par allusion à la ville du nord de l'Irak tombée en juin aux mains des radicaux de l'Etat islamique.

Le Conseil de la Choura des révolutionnaires de Benghazi, qui regroupe d'anciennes milices anti-Kadhafi et des islamistes d'Ansar al Charia, classé comme organisation terroriste par Washington, ont forcé l'armée à se retirer de Benghazi.

Vendredi, ni les troupes gouvernementales, ni celles, alliées, du général renégat Khalifa Haftar, ni les combattants du Conseil de la choura n'étaient visibles dans les rues de la capitale de Cyrénaïque. Des civils contrôlaient les checkpoints et réglaient la circulation.

Le principal commissariat de police de la ville a été détruit vendredi matin par des bombes placées à l'intérieur du bâtiment. La base des forces spéciales était vide, trois jours après sa prise par les forces du Conseil de la choura.

Le nouveau parlement libyen doit se réunir pour la première fois samedi à Tobrouk, dans l'est du pays, où sont arrivés le Premier ministre Abdoullah al Thinni, ses ministres et une centaine d'élus.

Les Occidentaux, qui cherchent à rapprocher les factions rivales, espèrent que la Chambre des représentants permettra de dégager un accord politique.

Mais les milices ont déjà à plusieurs reprises envahi des ministères ou l'enceinte du parlement pour faire valoir leurs requêtes auprès des parlementaires.

A Tripoli, où se poursuivent les combats entre milices pour le contrôle de l'aéroport international, la Grèce, après d'autres pays comme la France, a évacué vendredi ses diplomates et plus d'une centaine de ressortissants européens et chinois à bord d'une frégate de la marine qui s'est rendue au Pirée, a déclaré le ministère de la Défense. (Feras Bosalum et Ahmed Elumami; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)